Dans un développement sans précédent au Cameroun, le président Paul Biya et le Secrétaire général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, ont officiellement reçu leurs convocations au Tribunal de grande instance de Yaoundé.

D'après Boris Bertolt, ces convocations font suite aux plaintes déposées par le député de l'opposition, Jean-Michel Nintcheu, allié politique de Maurice Kamto et fondateur du Front pour le Changement du Cameroun (FCC).

Jean-Michel Nintcheu accuse Paul Biya de « cumul de fonctions » et Ferdinand Ngoh Ngoh d'« usurpation de fonction ». Les plaintes, déposées au tribunal de Grande instance du Mfoundi, représentent une tentative audacieuse, il faut le reconnaître, de confronter le pouvoir en place à ses responsabilités légales.

Depuis, le service courrier de la présidence avait systématiquement refusé de recevoir les convocations lorsque l'avocat du FCC, Me Hippolyte Meli, tentait de les déposer. Face à ce blocage, le FCC et Jean-Michel Nintcheu ont eu recours à une méthode astucieuse : faire livrer les convocations par DHL. Cette stratégie a permis de contourner les obstacles bureaucratiques, le service courrier de la présidence n'ayant pas réalisé la nature des documents reçus.

Les dés étant jetés, la prochaine audience, fixée au 23 mai 2024, pourrait marquer un tournant historique. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, et Ferdinand Ngoh Ngoh sont attendus au tribunal.

« Ce procès est une opportunité de montrer que personne n'est au-dessus des lois », a déclaré Nintcheu.