Dans une nouvelle circulaire relative à la préparation du budget 2025, le président Paul Biya prend des mesures drastiques pour assainir le fichier solde de l'État camerounais. Cette décision historique vise à mettre fin à un système qui a déjà coûté des dizaines de milliards aux contribuables. C’est ce que le lanceur d’alerte Boris Bertolt a publié sur sa page Facebook.
Le 23 octobre 2024, le chef de l'État a signé une circulaire donnant des instructions claires au ministre de la Fonction Publique, Joseph Le, et au ministre des Finances, Louis Paul Motaze. L'objectif : finaliser la phase contentieuse du Comptage physique des personnels de l'État (COPPE) en procédant à "la sortie définitive du fichier solde de l'État de tous les agents publics définitivement reconnus absents."
Les chiffres sont vertigineux : 8 766 agents publics ont été identifiés comme étant en situation irrégulière. Selon une estimation conservative de 100 000 FCFA par agent et par mois, le coût annuel s'élève à environ 10 milliards FCFA, et le coût total depuis 2018 dépasse les 62 milliards FCFA. La mesure présidentielle vise plusieurs catégories d'agents : les fonctionnaires absents sans justification, les agents démissionnaires, les cas de décès non déclarés, et les bénéficiaires de salaires ou pensions indûment perçus.
Cette décision s'inscrit dans la continuité du COPPE, lancé en 2018. Ce programme visait à identifier et éliminer du fichier solde tous les agents émargeant irrégulièrement au budget de l'État. Après six ans d'investigations et de recensement, l'heure est désormais à l'action définitive.
Cette radiation massive s'inscrit dans une politique plus large d'assainissement des finances publiques, alors que le Cameroun prépare son budget pour l'exercice 2025. Elle devrait permettre à l'État de réaliser des économies substantielles qui pourront être réaffectées à des secteurs prioritaires.