Initialement prévue pour le 11 novembre 2024, la cérémonie de réception du matériel devant permettre le lancement effectif des travaux d'exploitation du gisement de fer de Mbalam-Nabeba, situé à la frontière entre le Cameroun et la République du Congo, a été reportée à une date ultérieure.
Selon une information exclusive de Jeune Afrique, le ministre camerounais des Mines, Fuh Calistus Gentry, avait adressé le 16 octobre 2024 une lettre à son homologue congolais, Pierre Oba, pour l'informer de "l'arrivée imminente des premiers camions" devant servir à l'extraction et au transport du minerai. La cérémonie de réception de cet équipement était prévue au port de Kribi, au Cameroun.
Cependant, à quelques jours de l'évènement, rien n'indique que les travaux d'extraction pourront réellement démarrer, apprend-on auprès du quotidien L'Économie. En effet, les partenaires chinois du projet, qui doivent le financer, seraient réticents à injecter les fonds en raison du conflit opposant le groupe minier australien Sundance aux États du Cameroun et du Congo.
Ce différend juridique semble être un frein majeur au lancement effectif du projet Mbalam-Nabeba, qui ambitionne de positionner les deux pays comme 5e pôle producteur de fer dans le monde, avec la création de 20 000 emplois directs et une exploitation de plus de 15 millions de tonnes de minerai par an.
Selon nos informations, le Cameroun a tenté de reprendre le dossier en main en reprenant contact avec ses avocats et experts financiers, dans l'espoir d'obtenir un nouveau délai du tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale de Paris pour finaliser son mémoire en défense. Mais en l'absence de financement, le projet n'a pas véritablement avancé jusqu'à présent.
Le report de la cérémonie de réception du matériel illustre les défis persistants auxquels est confronté ce projet transfrontalier, malgré les efforts déployés par le Cameroun et le Congo pour le faire aboutir. La réussite de cette initiative dépendra notamment de la capacité des deux États à surmonter les obstacles juridiques et à mobiliser les financements nécessaires.