Le leader séparatiste ambazonien, Lucas Ayaba Cho, arrêté en septembre 2024 et placé en détention provisoire à Oslo, a vu sa détention prolongée ce 14 janvier 2025 par les autorités judiciaires norvégiennes.

Alors que son ordre de détention initial, émis le 19 novembre, arrivait à expiration aujourd'hui, le tribunal a jugé qu'il représentait toujours une menace trop importante pour la société et ne pouvait être libéré sous caution.

Lucas Ayaba Cho, l'un des leaders de la rébellion séparatiste en zone anglophone au Cameroun, est accusé d'« incitation à des crimes contre l'humanité » en lien avec son rôle de chef des Ambazonia Defence Forces (ADF). Depuis plusieurs années, ce groupe armé est impliqué dans des violences extrêmes, notamment des enlèvements et des assassinats ciblés, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Selon plusieurs rapports, les ADF, sous la direction de Lucas Ayaba Cho, ont orchestré des actions visant à perturber la vie civile, notamment en empêchant l’accès à l’éducation à travers la fermeture forcée des écoles.

Le procureur Anette Berger a justifié la prolongation de la détention par le risque de falsification de preuves si le leader séparatiste venait à être libéré. Ces arguments ont pesé lourd dans la décision du tribunal, qui a estimé qu'une libération sous caution serait prématurée et potentiellement dangereuse.

L'ONG Human Rights Watch, qui a suivi de près l'évolution de cette affaire, accuse également Lucas Ayaba Cho d'avoir organisé et dirigé les activités des ADF depuis la Norvège. Plusieurs témoins pourraient être appelés à témoigner dans différents pays pour renforcer le dossier contre lui.