Une scène sans précédent s'est déroulée ce week-end à la compagnie 141 de Bertoua, dans la région de l'Est du Cameroun. Le sergent Zanguele, dans un geste spectaculaire, a déposé son arme et l'ensemble de ses attributs militaires au pied du mât du drapeau, en plein rassemblement, signifiant ainsi sa démission des forces armées camerounaises.



Les faits se sont déroulés sous les yeux de ses camarades et de sa hiérarchie. Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre le militaire, un homme d'une trentaine d'années, se dévêtir méthodiquement de son uniforme après avoir déposé son arme, et ce malgré les instructions contraires de sa hiérarchie.
L'adjudant-chef Ngok, officier de permanence au moment des faits, a relaté la situation : "Le sergent Zanguele, ayant été reconduit de service, a refusé de prendre service et a décidé, sur instruction du capitaine, de remettre son arme."

Des réactions contrastées au sein de l'armée

Cette démission publique a suscité diverses réactions au sein de l'institution militaire. Un officier supérieur, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a qualifié cet acte d'"inacceptable", tout en soulignant le professionnalisme antérieur du sergent : "Ce sont des images qui portent atteinte à l'honneur, à l'éthique et à la déontologie des forces armées et de défense. Néanmoins, on ne va pas rejeter le militaire ; c'est un sous-officier responsable, très charismatique, intelligent et professionnel."
Le même officier a notamment relevé que le sergent avait choisi une voie pacifique pour exprimer son mécontentement : "Au lieu de semer le trouble au sein de son unité en commettant des exactions probablement liées à la pression du travail, il décide d'agir simplement en déposant tous les artefacts de l'armée camerounaise."


Face à cette situation inhabituelle, la hiérarchie militaire a annoncé l'ouverture d'une enquête approfondie. Cette investigation visera à "lever l'équivoque et surtout établir les responsabilités des uns et des autres concernant ce comportement de type amoral", selon les termes d'un responsable militaire.

Les autorités cherchent notamment à comprendre les motivations profondes qui ont poussé ce sous-officier expérimenté à poser un tel acte, considéré comme une atteinte grave à la discipline militaire. L'enquête devra déterminer si des dysfonctionnements au sein de l'unité auraient pu contribuer à cette décision radicale.

En attendant les conclusions de l'enquête, cet incident soulève des questions sur les conditions de service au sein des forces armées camerounaises et pourrait conduire à une réflexion plus large sur la gestion des ressources humaines dans l'institution militaire.