Employé d’une entreprise de forage, c’est sous les yeux de sa mère qu’il est passé de vie à trépas. Selon les officiels de l’armée nigériane, il y aurait été victime une mauvaise appréciation de la cible.

Moustapha Mana, Camerounais employé dans une entreprise de forage, a perdu la vie devant sa mère Hadja Aya, entrepreneure basée à Kousséri dans l’Extrême-Nord le 17 janvier dernier. Le quotidien Le Jour dans son édition du 20 janvier 2017 rapporte que la tragédie est survenue lors des bombardements de l’armée nigériane dans la localité du district nigérian de Kala-Balgue. L’avion de l’armée du Nigéria y a tiré des roquettes. Des sources officielles on a appris qu’il y a eu 52 morts et au moins 120 blessés.

«Je suis allée à Rann avec trois collègues de mon entreprise «Étoile de vie». Nous sommes spécialisées dans les forages et avions. Nous avons gagné un marché auprès de Médecins Sans Frontières. J’étais avec mon fils, Moustapha Mana, né en 1992, deux techniciens tchadiens vivant à Kousséri et le chauffeur. Nous avions déjà creusé jusqu’à 36 mètres de profondeur. Nous avions atteint une nappe phréatique qui ne nous convenait pas. Mon fils m’a alors demandé d’aller leur chercher du sable pour préparer le béton. J’ai pris le pickup avec le chauffeur pour le faire. Pendant que nous allions chercher le sable, un avion est d’abord passé. C’était un jaguar. L’avion est revenu et a tiré deux roquettes. Une non loin du marché de Rann et du camp où étaient mon fils et notre équipe, et une autre à la sortie de Rann», raconte la mère éplorée.

La tragédie parvenue aux oreilles du Président nigérian, celui-ci a «reconnu la «regrettable méprise de l’aviation nigériane», rapporte Le Jour. Lucky Irabor, le Commandant des opérations Lafiya Dolle de l’armée nigériane a indiqué qu’il s’agit d’une erreur d’appréciation de la cible. D’après lui, l’armée a reçu des renseignements selon lesquels des regroupements de combattants de Boko Haram avaient lieu près de Rann. C’est ce qui justifie l’intervention de l’armée nigériane ce jour.