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Actualités of Wednesday, 11 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Un Policier connu écrasé à Douala

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Un accident de la circulation survenu le 10 septembre 2024 dans le quartier Yassa, à Douala, a coûté la vie à un policier nommé Ngaounde. Ce drame, qui s'ajoute à une série d'incidents similaires, remet en lumière les défis persistants de la sécurité routière au Cameroun. L'événement tragique soulève de nombreuses questions sur l'état des infrastructures routières et le comportement des usagers de la route dans le pays.

D'après les témoignages recueillis, le fonctionnaire circulait à moto en direction du centre-ville lorsqu'il s'est retrouvé pris au piège entre deux poids lourds : un bus de la compagnie Buca Voyage et un camion transportant du ciment. Au niveau de l'hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique, dans une tentative désespérée d'éviter la collision, le policier a manœuvré, perdant le contrôle de son véhicule. Il a fini sa course sous les roues arrière du bus, succombant instantanément à ses blessures. Le corps sans vie de Ngaounde a été conduit à la morgue de la garnison militaire de Douala, laissant derrière lui une communauté en deuil et de nombreuses questions sans réponse.

Cet accident n'est malheureusement pas un cas isolé. La veille, le 9 septembre, deux jeunes ont perdu la vie à Yoko, dans la région du Centre, lorsque leur moto a percuté un camion stationné sur la chaussée. L'absence de triangle de signalisation et un probable excès de vitesse sont pointés du doigt. Ces incidents mettent en lumière la vulnérabilité particulière des motocyclistes dans le trafic camerounais, ainsi que les nombreux facteurs qui contribuent à l'insécurité routière dans le pays.

Parmi ces facteurs, on peut citer l'état des infrastructures routières, souvent inadapté à la cohabitation sécurisée entre poids lourds et deux-roues. Le manque de respect des règles de sécurité, tant de la part des conducteurs de poids lourds que des motocyclistes, joue également un rôle prépondérant dans ces accidents. L'insuffisance de la signalisation routière et le non-respect des normes de sécurité en cas de panne sont d'autres éléments qui contribuent à créer un environnement routier dangereux. Enfin, la formation parfois lacunaire des conducteurs, tous véhicules confondus, est un aspect qui ne peut être négligé dans l'analyse de cette problématique.

Face à ce constat alarmant, plusieurs pistes de réflexion émergent pour améliorer la sécurité routière au Cameroun. Le renforcement des campagnes de sensibilisation, ciblant spécifiquement les usagers de deux-roues, apparaît comme une nécessité urgente. L'amélioration des infrastructures routières, avec la création de voies dédiées aux motocyclistes dans les zones urbaines à fort trafic, pourrait également contribuer à réduire les risques d'accidents. Un durcissement des sanctions pour non-respect des règles de sécurité, notamment l'absence de signalisation en cas de panne, pourrait inciter les usagers à une plus grande vigilance. Enfin, une révision des programmes de formation à la conduite, mettant l'accent sur la cohabitation entre les différents usagers de la route, semble indispensable pour instaurer une véritable culture de la sécurité routière.

La tragédie qui a coûté la vie au policier Ngaounde est un rappel douloureux de l'urgence d'agir. Au-delà de l'émotion suscitée par ces drames répétés, c'est une réflexion de fond sur la culture de la sécurité routière au Cameroun qui s'impose. Les autorités, les usagers de la route et la société civile sont appelés à se mobiliser pour que ces tragédies ne restent pas vaines et ouvrent la voie à un changement durable des comportements sur les routes camerounaises. Ce n'est qu'à travers un effort collectif et soutenu que le Cameroun pourra espérer réduire significativement le nombre d'accidents mortels sur ses routes et offrir à ses citoyens un environnement routier plus sûr et plus respectueux de la vie de chacun.