Un Suisse et un Béninois venus créer 700 emplois au Cameroun se font chasser

Je vais vous raconter une histoire. Il y a quelques semaines, précisément au mois de mai 2024, deux de mes collaborateurs sont allés au Cameroun en mission, précisément dans la ville de Douala. Il s'agissait essentiellement d'une mission d'inspection dans le but d'ouvrir une direction régionale en Afrique centrale de notre structure.

J'ai défendu l'idée de l'ouverture d'une direction régionale au Cameroun au détriment de la RDC et de la Guinée équatoriale, qui présentent plus d'opportunités économiques et de garanties que le Cameroun, tout simplement parce que je suis parfaitement conscient de la problématique du chômage au Cameroun et ainsi, je voulais participer à mon modeste niveau à lutter contre ce fléau dont la jeunesse camerounaise est la principale concernée.

Je nourrissais donc le rêve en sourdine de venir vous annoncer cette opportunité le moment venu et d'inviter les "compétences" à postuler le moment venu. On parle là de près de 700 emplois directs et indirects qui pouvaient s'offrir aux Camerounais.

Sauf que les événements ne vont pas se dérouler comme j'aurais bien voulu, car leur séjour va virer à la catastrophe. En effet, mes collaborateurs (un Béninois et un Suisse) sont partis et ça a été la douche froide :

1. Déjà, l'une des valises du Suisse s'est comme volatilisée de l'aéroport de Douala, tandis que le Béninois s'est retrouvé avec une valise déchirée avec un parfum de marque volé.

2. La voiture louée étant en retard à cause des embouteillages, ils ont dû, après près de 45 minutes d'attente, prendre un Yango qui est tombé en panne en plein trajet. Ainsi, ils ont mis près de 2 heures entre l'aéroport et un hôtel pas loin de l'ancien Méridien Hôtel, où ils séjournaient avec toute la fatigue que vous pouvez imaginer.

3. Connexion Wi-Fi extrêmement lente dans l'hôtel, donc pas évident de faire des téléconférences.

4. Réunions à la Chambre de commerce et à la délégation régionale de la Chambre de commerce avec des tentatives de corruption à peine subtiles de certains responsables avec des phrases toutes faites, genre : "Très bon investissement, mais qu'est-ce qu'on gagne nous personnellement ?". "Projet porteur, mais ça mérite un petit bonus de votre part", etc.

Le séjour était déjà au rouge rien qu'avec le goût d'amertume suite aux réunions dans ces deux structures publiques.

5. La boucle sera bouclée avec l'agression dont ils ont failli être victimes à Akwa avec leur chauffeur par des bangados en moto qui ont arraché le téléphone du Béninois alors qu'il était en communication.

En somme, un séjour épouvantable pour eux qui, évidemment, m'a fait me sentir très mal à l'aise face à eux d'autant plus qu'en dehors de tout ce qu'ils ont pu traverser, ils se plaignaient de l'extrême saleté de la ville, des routes étroites, de l'incivisme et de l'aéroport qui ressemble à tout sauf à un aéroport.

Tout un rapport d'inspection extrêmement négatif de mon pays. Imaginez ma tristesse et ma honte en même temps, surtout face à eux. Au final, la RDC a été choisie et mon opinion négative du Cameroun s'est renforcée.