Actualités of Friday, 1 June 2018

Source: camer.be

Un an après sa mort, Mgr Bala hante toujours Bafia

Les causes du décès de l'évèque n'ont toujours pas été élucidées Les causes du décès de l'évèque n'ont toujours pas été élucidées

C’est comme lorsqu’on perd un parent. On pleure les premiers mois, mais après, la vie doit bien suivre son cours. Le défunt, on ne l’oublie pas. On y pense souvent d’ailleurs. La preuve, on célèbre l’anniversaire de sa mort. Un an après le décès de Mgr Jean Marie Benoît Bala, dans des circonstances non-encore élucidées, la ville de Bafia est comme un orphelin. Elle l’a en souvenir, mais les activités se poursuivent.

« C’est un évènement important qui a marqué les gens. On s’en souvient encore. D’ailleurs, après le décès, nous sommes entrés dans une année de deuil. Mais, Bafia est debout. La vie continue, surtout que la mentalité chrétienne n’est pas une mentalité qui croit à une vie sans difficultés », souligne le curé de la cathédrale Saint Sébastien de Bafia, l’abbé Jean-Aimé Amougou. « Le malheur n’est pas le dernier mot.

Ceux qui avaient été éprouvés ne se laissent pas abattre. On peut tuer ceux qui sont à Dieu, mais l’on ne saurait tuer Dieu », renchérit l’homme de Dieu. Pour les fidèles, le berger n’est pas oublié. « On ne peut pas l’oublier. Surtout au vu des circonstances de sa mort. Mais, la meilleure chose pour nous, les fidèles, c’est de prier pour lui quand l’occasion se présente », fait savoir Bernard Zintseme, un fidèle de la paroisse.

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Dimanche 27 mai dernier, l’allure des lieux ne laisse pas penser qu’un si tragique évènement a secoué tout le diocèse. Il est un peu plus de 12h.
La cathédrale, située sur une petite colline, est encore ouverte après la dernière messe. Le soleil ardent, familier à la ville, ne permet pas aux fidèles de s’aventurer dans les parages. A l’exception de deux jeunes qui élèvent leur voix en chœur sur un chant religieux. Tout laisse croire qu’il s’agit de choristes en pleine séance de répétitions. Seul l’intérieur de la cathédrale démontre que celui qui y régnait en maître n’est pas passé aux oubliettes.

En effet, un portrait géant de l’évêque de Bafia trône devant l’autel. A la fin de la première rangée située à la sortie principale de l’église, la dernière demeure de Mgr Jean Marie Benoît Bala. La tombe a été érigée en un mini-sanctuaire. Une clôture peinte en noir a été faite pour protéger l’endroit. Elle est d’ailleurs cadenassée. Ici encore, un autre portrait devance deux autres.

Entre les deux, la sépulture est faite en carreaux gris où une petite photographie de lui a été insérée. Des poteaux pour cierges entourent la tombe. Pour la rendre moins lugubre, deux petits bouquets de fleurs artificielles y ont été déposés. A l’avant, un autel de fortune a été installé. Il s’agit d’une table recouverte d’une nappe blanche sur laquelle repose une bible. Elle est destinée aux messes en son honneur. « Le 3 de chaque mois (il a été inhumé le 03 août 2017, Ndlr), on célèbre une messe devant sa tombe à son intention », indique l’abbé responsable de la cathédrale.

Commémoration

Dehors, des femmes apostoliques sont réunies autour du sanctuaire marial. Le curé, lui aussi, s’est retiré dans ses appartements. Ce n’est que l’appel d’une dame apostolique qui le fera sortir de son bureau. Cette dernière veut inscrire son nom dans la liste de la délégation qui se rendra à Ebebda pour la célébration eucharistique qui y sera dite. En effet, pour la commémoration de l’anniversaire du décès de Mgr Jean Marie Benoît Bala, le diocèse de Bafia s’active pour rendre hommage au disparu. Trois jours intensifs (triduum) de célébration sont donc prévus. « D’abord, la neuvaine qui a commencé le mercredi 23 mai dernier et qui s’achève ce jour (31 mai) », explique l’abbé Jean-Aimé Amougou. Et de là, commencent les trois jours consacrés à la célébration.

Le programme prévoit même une messe diocésaine ce même jour à la cathédrale Saint Sébastien, après une marche des autres paroisses du diocèse vers la cathédrale autour de 12h.

A 14h, une messe pontificale sera dite en sa mémoire.
Le jour d’après, vendredi 1er juin, « une petite veillée de prières à son intention sera organisée par les fidèles et les associations, de 17h à 21h.
Et le 02 juin, une célébration eucharistique et une prière seront dites à Ebebda, au lieu où le corps a été retrouvé », déroule l’abbé.

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La vie suit donc son cours. Mais, des évènements majeurs au sein de l’Eglise rappellent aux brebis le vide laissé par le « bon berger ». « L’absence se fait ressentir lors des grandes fêtes qu’aurait dû célébrer Mgr Jean Marie Benoît Bala… de ne plus le voir, de dire certaines messes à sa tombe », confie le curé. Il faut également que les fidèles s’habituent à leur nouveau pasteur, dont la présence irrégulière peut perturber. Mgr Abraham Komé, qui est l’administrateur apostolique du diocèse de Bafia, est également l’évêque de celui de Bafang.

Selon le curé Jean-Aimé Amougou, l’administrateur apostolique, du fait de la distance qui sépare son diocèse d’origine de celui de Bafang, a fait une répartition entre les deux. Le 13 mai dernier, il y était pour administrer des sacrements de confirmation.