Actualités of Thursday, 6 March 2025

Source: www.camerounweb.com

Un avenir incertain: Valentin Nkwain, président du Victoria United, au cœur d’un nouveau scandale

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Valentin Nkwain, le président du Victoria United FC, est une nouvelle fois sous les feux des projecteurs pour des affaires qui ternissent l’image du football camerounais. Déjà impliqué dans une affaire de matchs truqués, il est aujourd’hui accusé de séquestration et de torture sur ses propres joueurs, en plus d’avoir été suspendu par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) pour menaces à l’encontre des arbitres.

Valentin Nkwain, connu pour ses frasques et son tempérament explosif, a été sanctionné par la Fecafoot à la suite d’un incident survenu lors de la 8e journée du championnat national. Le 25 janvier, après un match nul contre la Dynamo de Douala, il a violemment agressé verbalement les arbitres et leur a proféré des menaces. Cette attitude n’est pas une première : lors de la journée précédente, il s’en était déjà pris aux officiels après une défaite face au Fauve Azur.

La Fecafoot a réagi en le suspendant pour le reste de la saison et en lui infligeant une amende de dix millions de francs CFA. Cependant, cette sanction intervient dans un contexte bien plus grave, où Nkwain est accusé d’avoir séquestré et torturé certains de ses joueurs.


Le 25 février, Djomeni Eric Parfait, gardien de but du Victoria United, a déposé une plainte contre Valentin Nkwain pour « séquestration » et « torture ». Deux autres joueurs, Ewane Enopa et Étienne Mukete, ont corroboré ces accusations. Selon leurs témoignages, Nkwain les aurait accusés d’avoir truqué des matchs et parié sur des défaites de leur équipe.

Me Yannick Djeumeni, l’avocat des plaignants, a décrit des « actes de tortures d’une violence inouïe ». Nkwain aurait d’abord tenté de forcer les joueurs à signer une déclaration reconnaissant les faits, avant de les séquestrer et de les maltraiter. Ces allégations ont choqué l’opinion publique, déjà lassée des scandales à répétition impliquant le président du Victoria United.


Valentin Nkwain, ancien photographe devenu président de club, a toujours cultivé une image de figure paternelle, à la fois protectrice et autoritaire. Son management, qualifié de « paternalisme autoritaire », a souvent été critiqué. « Il veut tout faire. Vous allez le voir dans les gradins en début de match, à la mi-temps dans les vestiaires, et à la fin du match il est sur le banc de touche. Un club ne fonctionne pas comme ça », a déclaré un ancien entraîneur local sous couvert d’anonymat.

Cette approche a également influencé la politique de recrutement du club, qui privilégie de jeunes joueurs plus malléables plutôt que des stars expérimentées. « Ce club va par exemple privilégier des jeunes joueurs qui peuvent facilement s’adapter à ce style de management », explique Alain Dénis Ikoul, journaliste sportif.


Malgré les dénégations du club et une vidéo diffusée sur la chaîne privée de Nkwain montrant les joueurs affirmant qu’ils n’avaient pas été maltraités, les autorités ont décidé d’ouvrir une enquête. Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okala Bilaï, a ordonné des investigations, tandis que le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc) a dénoncé des « pratiques dégradantes et inhumaines ».

La Fecafoot, dirigée par Samuel Eto’o, a mandaté l’ancien international Lucien Metomo pour rencontrer les familles des victimes présumées. Cependant, la fédération ne s’est pas encore officiellement prononcée sur cette affaire, laissant planer le doute sur les suites qui seront données.


Valentin Nkwain, souvent perçu comme un intouchable dans le football camerounais, pourrait bien payer pour ce scandale de trop. Alors que les voix s’élèvent pour réclamer des sanctions plus sévères, l’ancien Lion indomptable Emmanuel Maboang Kessack a déclaré : « Cela ne renvoie pas une bonne image de notre football. Quelqu’un qui agresse les arbitres est allé [trop] loin. »