Le représentant du Ministère public a finalement pris ses réquisitions dans cette procédure. Il ressort de l’acte d’accusation que courant 2008-2010 à Yaoundé et à Douala, l’Agence nationale des investigations financières (Anif) a constaté que plusieurs sommes d’argent ont été virées dans les comptes de Me Zok Ernest.
A l’époque des faits, avocat de son état, Me Zok Ernest était conseil de régulation de la défunte Société camerounaise de surveillance (SCS). Il avait à charge de récupérer la somme de 336 336 444 FCfa pour le compte de la Scs dont le liquidateur était Tada Albert, expert financier.
Il est important de rappeler que ladite somme a été effectuée en deux virements et représentait les créances de la Communauté urbaine de Douala (Cud) dues sur la Scs. Mais après avoir reçu cette somme dans son compte, Zok et Tada vont saisir par la suite (aux mêmes fins) la Caisse autonome d’amortissement (CAA).
Cet établissement public, faut-il le rappeler, est chargé, entre autres, de payer les dettes de l’Etat. C’est ainsi que la CAA va virer (à nouveau) le montant sus-évoqué dans les comptes de Zok. Ce n’est que plus tard que l’ANIF au cours de ses investigations régaliennes, découvre le pot aux roses.
Sur ces entrefaites, une enquête est diligentée par les autorités judiciaires compétentes. Au bout de celle-ci, Me Zok, conseil de régulation et le liquidateur Tada, sont interpelés et écroués.
A l’instruction judiciaire, il ressort que les deux accusés ont agi ensemble et de concert pour saisir la Cud et la CAA à leur verser la somme de 36 millions de francs. Une stratégie, dira le Ministère public, à amener les deux démembrements de l’Etat à leur payer la même dette.
Aux crépuscules de son réquisitoire, le Procureur général a requiert que les deux accusés soient déclarés coupables de détournement de la somme de 336.3336.444FCFA en coaction au préjudice de la CAA, établissement financier à capital public.
Ce crime est prévu et réprimé par les articles 74, 96 et 184 du Code pénal. Seul Zok Ernest, placé sous mandat de détention provisoire le 23 septembre 2014 était seul dans le box des accusés. Son coaccusé Tada Albert, non comparant en fuite, est sous le coup d’un mandat d’amener du 23 février 2015.
Trois avocats dont Me Simh ont pris le relais au prétoire pour la défense des intérêts de leur client, et non moins confrère, Me Zok. En l’occurrence, son coaccusé Tada Albert, en fuite, n’a pas bénéficié de l’assistance d’un conseil. La suite de l’affaire est le délibéré sur la culpabilité à la prochaine audience.