Du 1er novembre au 3 novembre 2016, l’université de Yaoundé II va servir de cadre au colloque scientifique sur Chantal Biya, la Première Dame du Cameroun. Celui-ci a pour thème «Droits fondamentaux et politiques de solidarité au prisme de l’action sociale de la Première Dame du Cameroun».
Durant ledit colloque, il va s’agir concrètement de s’appesantir sur l’action sociale de celle qui est l’Ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO). L’évènement placé sous le haut patronage de Philemon Yang, le Premier Ministre (PM), connait cependant un accueil mitigé, rapporte le quotidien Le Jour édition du 10 octobre 2016. Le corps des universitaires camerounais s’oppose sur la tenue de l’évènement.
«On peut s’interroger sur l’opportunité d’un colloque dans un régime où les libertés publiques sont très peu respectées et que les acteurs concernés par ce colloque sont eux-mêmes au pouvoir. Dans ce cas, c’est moins un colloque qu’une activité de propagande. Comment dire quelque chose contre Chantal Biya dans ce colloque», déclare le socio-politiste le Pr Claude Abé.
Le quotidien rapporte que selon le Pr Claude Abé, on est beaucoup plus dans un groupe d’entrepreneurs politiques qui a pris le champ politique en otage. «À partir de ce moment, la visée est moins scientifique qu’administrativo-politique». Un point de vue que ne partage pas Emmanuel Atangana, Rédacteur en chef délégué à la Cameroon Radio Television (CRTV). Pour lui, Chantal Biya est un «sujet de sociologie politique dont les travaux ont fait l’objet d’importantes productions scientifiques».
Cabral Libi, juriste internationaliste par ailleurs leader d’opinion est plutôt favorable aussi à la tenue de ce colloque. Toutefois il précise: «je maintiens à titre personnel, écrit-il que les œuvres d’une personne humaine feront toujours l’objet d’études scientifiques. Sur Chantal Biya les avis peuvent être partagés et c’est normal. Mes réserves liées au détournement d’idée qu’il y a derrière, je les maintiens également. Car, à mon avis, si ce détournement est avéré, il entame sérieusement le bien-fondé d’une telle démarche».