Un attentat suicide a été évité de justesse, dimanche matin, dans la localité de Kolofata, située près de la ligne de front, à la frontière avec le Nigeria. Une jeune femme kamikaze a été repérée avec une charge explosive qu'elle s'apprêtait à activer dans un marché. De jeunes gens, organisés en groupe d'autodéfense, l'en ont empêché. La kamikaze est tout de même parvenue à faire exploser sa charge et est décédée seule, sur le coup.
Ce dernier attentat à Kolofata a été déjoué, rapporte-t-on, grâce à l’action des membres d’un comité de vigilance local. Ces derniers, après avoir repéré la kamikaze, l’ont pris en chasse, ne lui laissant d’autre choix que de se faire exploser sans faire d’autre victime que elle-même.
Cet acte de bravoure est loin d’être isolé. Le 28 novembre dernier, le courage de ces hommes bénévolement engagés dans la lutte contre Boko Haram avait été unanimement salué par le gouvernement, après qu’ils aient empêché un carnage dans un attentat survenu dans la localité de Waza.
Trois membres d’un comité de vigilance avaient perdu la vie en tentant de neutraliser les kamikazes. Ils furent décorés à titre posthume. Dans son message de vœux de à la nation de la 31 décembre dernier, Paul Biya a salué « la bravoure et le sacrifice de ces nouveaux héros de la lutte antiterroriste ».
« Ils sont d’une redoutable efficacité », constate Guibai Gatama, un journaliste et spécialiste du Nord Cameroun, qui estime par ailleurs, qu’ils sont devenus un « véritable rempart » aux incursions des jihadistes et sont d’un « appui décisif » aux forces de défense et de sécurité dans leur lutte contre les islamistes de Boko Haram.