Actualités of Friday, 11 December 2015

Source: carmer.be

Un corps séquestré depuis sept mois à Yaoundé.

Photo utilisée juste à titre d`illustration Photo utilisée juste à titre d`illustration

Le 30 avril 2015, Guy Désiré Ngah avait été retrouvé mort dans la cellule au commissariat du 6ème arrondissement à Etoudi, à Yaoundé. Sept mois après, le corps du jeune homme âgé alors de 29 ans, est toujours gardé à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé. Hier, un membre de la famille a expliqué que le procureur de la République, qu’il avait saisi par correspondance il y a plus de deux mois, n’a toujours pas levé la mesure portant mise sous scellés du corps. « On nous a demandé de déposer une requête chez le procureur pour lui rappeler que nous voulons inhumer le corps ; mais la requête n’a toujours pas été déposée », explique Achille Manga, neveu du disparu.

Le second problème soulevé par la famille est son incapacité à payer les frais de morgue. Le 30 décembre, la facture sera estimée à plus de deux millions F.Cfa, à raison de 10.000 F.Cfa la journée. Achille Manga ajoute : « Le chef de service de la morgue nous a dit que c’est la famille qui doit payer les frais. Nous ne savons pas où nous allons prendre cet argent. » Le directeur de l’hôpital central de Yaoundé, Pierre Joseph Fouda que nous avons contacté hier, a déclaré : « Je n’ai jamais été saisi camer.be, même par correspondance, de cette affaire. Nous enregistrons plusieurs cas comme celui que vous évoquez. Les corps sont souvent abandonnés pendant des années ici par leurs familles. Mais, lorsque je suis saisi, cela me permet de prendre connaissance de l’affaire et voir ce que nous pouvons faire. »

Guy Désiré Ngah avait été interpellé le 28 avril dernier, puis placé en garde à vue au commissariat du 6ème arrondissement à Etoudi, alors qu’il ne faisait l’objet d’aucune plainte.
Son nom ne figurait non plus dans aucun registre du commissariat. Deux jours après, il avait été retrouvé mort. Selon sa famille, Guy Désiré Ngah avait perçu une somme de 40.000 F.Cfa des mains d’un commissaire de police en service à Edéa. Il était censé aller faire les travaux champêtres dans le village de ce commissaire. Constatant que Guy Désiré n’avait pas voyagé pour la cause comme prévu, le commissaire avait sollicité son interpellation auprès de son collègue d’Etoudi. Ce qui a été fait. Quelques jours après le constat du décès, le commissaire d’Etoudi avait été entendu par le délégué régional à la sûreté nationale pour le Centre.

Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Yaoundé, Centre administratif, avait ordonné les scellés du corps, ainsi qu’une enquête pour déterminer les causes du décès. Selon les résultats de l’autopsie, Guy Désiré Ngah était mort par pendaison. La Commission nationale des droits de l’homme et des libertés s’est saisie de cette affaire.