Que faisait Sassouan Hiri Hiri avec une arme de guerre ? C’est ce que tente de comprendre en ce moment la police qui a ouvert une enquête. Selon l’Œil du Sahel du 16 juin 2016, une Kalachnikov a été trouvée dans les bagages du député RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) du Logone et Chari mardi à l’aéroport international de Maroua.
Voici le récit fait par le journal: «Mardi 7 juin 2016, aéroport international de Maroua. Le député RDPC du Logone et Chari, Sassouan Hiri Hiri, doit embarquer dans le vol de la compagnie nationale CAMAIR-CO à destination de Yaoundé. Propriétaire d’une arme, un calibre 12 en mauvais état qu’il veut réparer à Yaoundé, il prend soin de la remettre au policier de service afin que celui-ci accomplisse les formalités d’usage en la matière.
Le calibre 12, du moins croit-il sur le moment, est enveloppé dans un sac de mil. Quelle n’est pas la surprise du policier de constater que dans ce sac de mil, en lieu et place du calibre 12 déclaré, se trouve plutôt une arme de guerre de marque Kalachnikov et un chargeur contenant trois munitions».
Quelques minutes plus tard, le délégué régional de la Police de l’Extrême-Nord, Chetima, est arrivé sur les lieux pour récupérer le paquet. Mais le député étant protégé par son immunité a pu prendre son vol. Selon le bihebdomadaire, le Délégué Général à la Sûreté Nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguelé suit de près cette affaire. «Il s’est même renseigné sur l’appartenance politique de l’élu en demandant au délégué régional de la Police si ce parlementaire est du RDPC ou de l’opposition…», souligne le journal.
L’Œil du Sahel a cependant pu obtenir les explications de l’élu de la nation. «Cette arme appartenait à mon père, chef du village Misdé dans l’arrondissement de Zina. Il est mort en mai 2005, et depuis cette date, conformément à nos coutumes, nous n’avons pas nettoyé sa chambre. En avril 2016, je suis entré dans sa chambre et en rangeant ses effets, j’ai retrouvé cette arme emballée dans un sac», explique Sassouan Hiri Hiri.
Il ajoute: «Je n’entretiens pas de bons rapports avec les autorités locales de mon arrondissement et j’ai pensé qu’il était mieux que je remette l’arme aux autorités de Kousseri ou de Maroua. Je ne me suis pas fait de la mauvaise graine, car je ne me reprochais de rien. J’hésitais entre Kousseri et Maroua, sans que cela ne soit pour moi une préoccupation particulière. Puis, j’ai remis tout cela à mon retour, c’est-à-dire après cette session parlementaire».
Le 7 juin 2016, au moment de se rendre à l’aéroport, indique notre confrère, «il demande à son fils de déposer dans sa voiture le sac contenant son calibre 12 défectueux. Le fils confondra de «paquet» - les deux armes étant emballées dans des sacs similaires et jettera son dévolu sur celui renfermant la Kalachnikov. Quelle ne sera pas alors la surprise de Sassouan Hiri Hiri, quand, de son propre gré, parti déclarer à la police le contenu de son sac de mil, il se verra brandir l’arme rouillée de son père».
Cette explication convaincra-t-elle la police, just wait and see.