Un rapport accablant de l’Inspection générale des services du gouverneur de la Région de l’Extrême-nord circule à Maroua depuis le mois de mai dernier.
Selon des informations obtenues par le journal L’Œil du Sahel de ce jeudi 9 juillet 2015, le Dr Aboubakar Sadjo est accusé d’avoir détourné près de 300 millions de francs CFA par mois.
Le journal cite de larges extraits du rapport de l’inspection générale des services du gouverneur de la Région de l’Extrême-nord, qui note par exemple : « Le directeur Sadjo Aboubakar gère cette formation sanitaire depuis une dizaine d’années comme une épicerie familiale.
À titre d’illustration, un certain Ahmadou Lounge, infirmier régulièrement affecté au bloc opératoire et par ailleurs cousin du directeur, exerce depuis 2011 à la Clinique du Bon secours dans la ville de Maroua, abandonnant son poste de travail.
Pour le couvrir, le Docteur Sadjo Aboubakar a pris le soin d’inscrire son nom dans le registre de garde dudit bloc où il est censé travailler depuis cette date et ce, durant tous les jours ouvrables, de 16 heures à six heures du matin ».
Invité à mettre à fournir aux inspecteurs le compte d’emploi des ressources financières mises à sa disposition par l’Etat, de même que les ressources propres de l’hôpital, le directeur de l’hôpital régional de Maroua n’aurait donné aucune suite.
Résultat des courses selon ce rapport de l’inspection générale des services du gouverneur de la Région de l’Extrême-Nord: «On peut conclure que le Docteur Sadjo Aboubakar a géré plus de 300 millions de FCFA pendant les six années passées à la tête de cette institution sans contrôle véritable.
Il est évident que si on ajoute d’importantes recettes propres que génère cet hôpital, on ne serait pas loin du milliard de francs. On n’oubliera pas les cas de nombreux détournements signalés sous cape par ses collaborateurs, sans oublier l’institutionnalisation de la pratique des ventes de médicaments parallèle ou les doubles quittanciers relatifs aux billets de cession, les surfacturations multiples, les recettes fictives des prestations diverses».