Dans la matinée du samedi 21 mai 2016 à l’Hôpital Central de Yaoundé, les hommes de main du Délégué Général de la Sûreté Nationale ont installé un dispositif de sécurité qui a rendu l’accès difficile à tous, à la stupéfaction et la colère générale.
«Le ministre Martin Mbarga Nguélé, Délégué Général à la Sûreté Nationale est dans une des chambres haut standing, en train de s’entretenir avec son malade qui doit faire l’objet d’une évacuation sanitaire», entend-on dire.
À en croire Le Messager du lundi 23 mai 2016, des policiers baraqués qui composent la garde rapprochée du DGSN repoussaient tout visiteur. «Vous n’avez rien à faire dans ce couloir. Circulez rapidement. Le brancardier qui transporte le malade du Ministre Mbarga Nguelé sort bientôt.
Le Délégué ne doit trouver personne à son passage», hurlent les hommes de main de Martin Mbarga Nguele, qui n’hésitent pas à bousculer avec violence et brutalité.
«J’ai fait le tour des pharmacies de garde pour trouver des sondes qu’on doit placer à mon père. Mais je suis interdite d’entrée» s’indigne une jeune femme. Un jeune homme qui est allé acheter du papier hygiénique et de l’eau minérale pour son grand-père se retrouve bloqué à l’entrée.
«Pendant près de deux heures que dure ce spectacle désolant et ridicule, les visiteurs, les garde-malades, les malades, vont vivre une ambiance infernale faite de: colère, amertume, indignation, frustration. Sur le visage du personnel médical qui fait la ronde du pavillon, se lit un sentiment de gêne et d’impuissance, face aux abus des forces de police», peut-on lire.
Difficile de savoir si le DGSN était au courant que les autres Camerounais subissaient le martyr dehors. Difficile de savoir si le Directeur de l’Hôpital Central était informé que les forces policières avaient pris possession des lieux.