Actualités of Friday, 28 February 2025

Source: www.camerounweb.com

Un fonctionnaire licencié pour avoir critiqué Paul Biya

Licenciement abusif Licenciement abusif

L’homme travaillait au ministère de la Jeunesse. Le fonctionnaire a été abusivement relevé de ses fonctions pour avoir critiqué le discours de Paul Biya prononcé le 10 février 2025. On n’en revient tout simplement pas.

Le concerné s’appelle Domo Charles Christian, un instructeur de jeunesse et d’animation, plus précisément chef de service de vie associative, de la participation et de la promotion économique des jeunes à la délégation de la jeunesse du Diamare, selon nos informations. Son intervention jugée trop audacieuse est arrivée aux oreilles du clan Biya qui a décidé de le punir.

Domo Charles Christian a été relevé de ses fonctions en date du 24 février 2025 par le ministre Mounouna Foutsou. On lui reproche d’avoir critiqué le discours de Paul Biya à la jeunesse. Bien avant son renvoi, il avait reçu une demande d’explication du délégué départemental le 19 février 2025.

Nous avons obtenu une copie de cette demande d’explication dans laquelle il était écrit : « Il m’a été donné de constater que vous vous êtes particulièrement illustré ces derniers temps dans les réseaux sociaux par des comportements contraires à l’éthique et déontologie professionnelles en violation des obligations d’obéissance, de réserve et de discrétion imposées au fonctionnaire par le décret n°94-199 du 07 octobre 1994 ».

Dans la suite du document, il est écrit : « Portant statut général de la fonction publique, notamment des commentaires tendancieux sur le discours du président de la République du 10 févier 2025, la diffamation du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique et l’appel à la violence, toutes choses qui sont aux antipodes des missions confiées, en l’occurrence la promotion des valeurs républicaines et civiques fondées sur le respect des institutions et de très hautes personnalités qui les incarnent ».

Aussi, « ai-je l’honneur de vous demander de bien vouloir me fournir dans un délai de 18 heures à compter de la réception de la présente demande, des éléments probants pouvant justifier de ces écarts de comportements professionnels, susceptibles d’engendrer une procédure disciplinaire à votre égard », a précisé l’autorité.

5 jours après avoir reçu cette lettre inquiétante, il a été relevé de ses fonctions. « Il ne critiquera plus jamais une autorité », parie un observateur de la scène politique camerounaise.