Actualités of Thursday, 4 May 2017

Source: camer.be

Un homme promet la mort à son voisin qui meurt 3h plus tard

'Si mardi te trouve que tu n’es pas à la morgue, sache que je ne suis pas Eloumou' 'Si mardi te trouve que tu n’es pas à la morgue, sache que je ne suis pas Eloumou'

Essama Ndzié François Xavier, 27 ans, après la promesse de mort que lui avait faite Eloumou Gaspard (en cavale aujourd’hui), se fracasse le crâne et le cou à bord de la moto de son ami, le 30 avril 2017 à 23 heures, et meurt à l’hôpital de district de Ngoumou (région du Centre).

Incroyable et pourtant vrai! Tous les témoignages recueillis sont concordants. D’après ces derniers, le dimanche 30 avril, une dispute relative à la coupure d’électricité, oppose ce jour-là à 20 heures, Essama Ndzié François Xavier, un menuisier, à Eloumou Gaspard, 50 ans.

Le premier, nous apprend-on, est locataire chez la femme du dernier qui, a construit plusieurs chambres. «En revenant à la maison dimanche à 19 h 30, Essama a trouvé sa femme (Logmo Jeanne, 25 ans, Ndlr), dans le noir.

Interrogée par son mari, celle-ci, lui répond que c’est Eloumou Gaspard qui a coupé le courant, parce qu’il est venu lui demander 1500 FCFA pour donner à Cyrille, un électricien du quartier qui lui sert de technicien pour les « branchements » qu’il offre aux uns et autres dans le périmètre. Essama a ensuite rejoint Eloumou au carrefour où il était, pour lui demander pourquoi ce geste.

Les deux hommes ont ensuite rejoint la concession », nous raconte un voisin qui a requis l’anonymat.

Logmo Jeanne la femme du défunt confie que l’affaire qui était partie d’une simple dispute, s’était muée en bagarre. Une bagarre dont l’issue, précise-t-on, sera largement favorable à Essama Ndzié François Xavier, bien plus jeune et robuste. « Après la bagarre, Eloumou est revenu après la pluie vers notre chambre, et juré à mon mari de l’envoyer à la glace (à la morgue, Ndlr), au plus tard mardi 02 mai 2017.

Il a dit à Essama: si mardi te trouve que tu n’es pas à la morgue, sache que je ne suis pas Eloumou », affirme la jeune femme éplorée à qui les petits enfants, désormais orphelins, ne cessent de demander naïvement quand, rentrera leur père. Une version relayée avec fidélité par plusieurs riverains.

La veuve, en sanglots, passe de temps en temps une main bienveillante sur sa dernière œuvre avec son mari: un bébé de quatre mois innocemment couché au lit, et ignorant tout de la tragédie. Le couple qui au vu du décor de la maison devait mener une vie simple et frugale, avait trois enfants de respectivement quatre ans, deux ans et quatre mois.

A l’origine de la bagarre entre les deux hommes, nous renseigne-t-on, le sentiment d’injustice du couple Essama. Selon des recoupements, la facture mensuelle d’électricité du couple auprès du mari de leur bailleresse, se chiffre à 1500 FCFA, et les jeunes mariés, n’accusaient aucun impayé. « Il y a des mois, alors qu’il se rendait à Mbalmayo, Eloumou était venu me demander 1500 FCFA pour résoudre un problème. Je les lui ai donnés.

Mais jusqu’à ce jour, il n’a jamais remboursé, me trimbalant chaque jour. Bien plus, lorsque je lui propose de déduire cela sur l’électricité, il refuse catégoriquement », déclare la veuve d’Essama de regrettée mémoire. Et la jeune femme de poursuivre : « Nous payons le courant tous les 12 du mois. Nous venons alors de payer le 13 avril. Lorsqu’Eloumou a insisté en l’absence de mon mari que je lui donne l’argent, je lui ai rappelé qu’il me doit 1500 FCFA depuis des mois. Il s’est donc fâché et est rentré couper le courant dont les branchements se trouvent dans sa chambre ».

Logmo Jeanne raconte qu’à 21 heures, un ami de son mari qui possède une moto, est venu le chercher chez lui, et les deux, ont pris la route de Nsimalen où ils devaient se rendre à une veillée funèbre. Chemin faisant, dit-on, les deux hommes ont d’abord choisi de faire un tour à Ngoumou. Et d’après le père du défunt qui cite des sources policières, ils ont eu un accident à la barrière de police de la route Yaoundé – Ngoumou.

« Ils ont heurté les roues qui se trouvent à cet endroit où est aussi placée une herse. Mon fils a basculé vers le sol avec la tête et le cou qui, ont subi un traumatisme violent. Il a été transporté en urgence à l’hôpital de district de Ngoumou par les policiers. A 23 heures, il est mort, et les policiers, ont exploité le répertoire de son téléphone et appelé sa femme pour lui annoncer la mort de mon fils », nous raconte Monsieur Ndzié, père du défunt, lequel a déjà fait le déplacement du village.

En sanglots, la veuve ajoute qu’à l’annonce de la mauvaise nouvelle, Eloumou a passé un coup de fil ce soir-là pour, dire à un interlocuteur : « il (Essama Ndzié, Ndlr) est mort, et est allé alors rétablir l’électricité, avant de prendre la poudre d’escampette. Plus loin, nous apprenons que la bailleresse (absente au moment des faits) du couple, ainsi que son mari Eloumou Gaspard, vivent à Mbalmayo (région du Centre), et ne viennent à Yaoundé que pour certaines diligences.

En attendant le rapport des enquêtes ouvertes par les forces de l’ordre, la famille, nous a-t-on confié, projette de procéder à la levée de corps d’Essama Ndzié François Xavier vendredi prochain, en vue de son inhumation le jour suivant. Voilà, la triste histoire d’un homme de 27 ans qui par les paroles sataniques du mari de sa bailleresse, a tragiquement trouvé la mort en l’espace de trois heures, en fin d’après-midi du dimanche 30 avril 2017. Il laisse ainsi abandonnés à leur sort, une femme de 25 ans, avec à ses pieds, trois petits enfants.