Actualités of Tuesday, 3 October 2023

Source: L'Œil du Sahel n°1853 du 02 octobre 2023

Un immense projet social annoncé au Cameroun

Extrémisme violent Extrémisme violent

C’est un projet de Plan international qui s’étale sur une période de quatre ans et demi, financé entièrement par Affaires Mondiales Canada (AMC) qui vient au secours des enfants victimes de l’extrémisme violent. Le projet qui sera mis en œuvre au Cameroun et au Niger, visera 39 859 enfants et jeunes âgés de 5 à 18 ans (dont 52 % de filles). Dans ce nombre, 10 263 seront des réfugiés de la région de l’Extrême-Nord.

Le projet dénommé Éducation et développement des réfugiés (Read) couvrira au Cameroun quatre départements (Logone et Chari, Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga et Diamaré) et notamment sept communes (Fotokol, Makary, Mora, Kolofata, Mokolo, Koza et Mayo-Moskota). Le but du projet est l’amélioration des résultats d’apprentissage équitables pour les enfants et les jeunes vulnérables, les réfugiés, les personnes déplacées, les rapatriés et les communautés d’accueil.

C’est du moins ce qui était prévu par le Comité national de pilotage (CNP), réuni à sa première session le 29 septembre 2023 à Yaoundé. La stratégie du projet consiste à renforcer les capacités organisationnelles et techniques des organisations dirigées par des réfugiés et des déplacés internes. Dans cette lancée, les initiateurs de Read ont prévu de fournir des subventions de base et des mécanismes de financement adaptés pour renforcer la mise en œuvre des programmes de qualité en matière d’éducation et aussi de renforcer les réseaux de plaidoyer pour qu’ils puissent mener des actions collectives, de collaboration et plaidoyer.

L’Organisation non gouvernementale a pris cette initiative en vue de reconnaître le pouvoir et le potentiel des réfugiés, personnes déplacées internes et des organisations de rapatriés pour promouvoir, protéger et réaliser leurs droits humains. « Environ 6 milliards de francs CFA de cette enveloppe sont destinés aux organisations des réfugiés et personnes déplacées internes de l’Extrême-Nord, pour faciliter le développement et l’éducation des jeunes en proie aux défis sécuritaires », a martelé Antoine Richard Mvomo, manager du projet Read à Plan international et aussi rapporteur lors du Comité national de pilotage.

Selon Hervé Atangana, président de la première session du Comité national de pilotage (CNP), représentant de Lisette Elobo à ce poste, c’est une véritable niche d'opportunités tant pour le gouvernement que pour les cibles bénéficiaires. « Ce projet se propose d’accompagner les réfugiés. Toutefois, j’aimerais peut-être vous rappeler qu’il faudrait que les initiateurs de ce projet prennent en considération la législation en vigueur. Plan international, par la mise en œuvre de ce projet, se propose d’autonomiser des réfugiés à travers des financements. Mais il faut savoir qu’il y a une réglementation encadrant ce genre d’activité. Il propose aussi des programmes d’éducation pour les enfants âgés de 5 à 18 ans », a-t-il précisé.

L’attrape du gouvernement. Le gouvernement camerounais, représenté par plusieurs organismes au CNP, est la plaque tournante de ce projet. Le ministère de l’Éducation de base (Minedub), est chargé de co-présider les réunions du Comité national de pilotage. Il sera assisté au cours de ces assises à fréquence annuelle, par ses pairs du ministère des Relations extérieures (Minrex), de l’Administration territoriale (Minat), de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff), des Enseignements secondaires (Minesec), de la Jeunesse et de l’Éducation civique (Minjec) et du ministère de la Décentralisation et du Développement local (Mindevel).

Les autres membres du Comité national de pilotage du projet Éducation et Développement des réfugiés sont Purposeful, Plan international et Plan Canada, les partenaires locaux, le Collectif des réfugiés et enfin, Affaires Mondiales Canada, principal fournisseur de fonds.