Paul Nyasgamg Tchuisseu a interdit l’accès du pénitencier au reporter de la Nouvelle Expression (LNE), alors que ce dernier était invité à y couvrir un évènement.
Circulez, il n’y a rien à voir ! Il ne s’agit pas du titre du célèbre film du français Patrice Leconte, sorti en 1983. Mais bien, de la réalité. Celle vécue hier 6 octobre 2016 à la prison centrale de Bafoussam par un reporter de La Nouvelle Expression. Les faits sont d’ailleurs rapportés par le journal, paru ce 7 octobre.
Jeudi, la Maison Diocésaine des Sports, organisation de la société civile au sein de l’Église catholique, a invité des journalistes à couvrir la double cérémonie de remise des attestations aux détenus formés en coiffure homme et de lancement des activités culturelles et sportives au sein de la prison centrale de Bafoussam. Pour y avoir accès, il fallait montrer patte blanche.
Sauf que, ceux qui ont pu franchir le seuil du pénitencier sont rentrés sans la moindre image; et d’autres ont tout simplement été rabroués. Selon le récit de LNE, «arrivé à l’heure indiquée sur son invitation, celui-ci (son reporter NDL) s’est présenté comme tous les autres usagers au poste de police. Pendant un premier contrôle, sa carte professionnelle fut retenue. Et le reporter se verra signifier qu’aucun matériel de prise de vue ou de son n’est admis au sein du pénitencier sans une autorisation spéciale du régisseur. C’est ainsi qu’il est conduit dans le bureau Paul Nyagamg Tchuisseu».
Mais les choses ne vont pas s’arranger pour le journaliste. «Aussitôt, le reporter a-t-il décliné son média et son identité que son interlocuteur qui semble frémir demande à voir sa carte professionnelle. La carte du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) lui est présentée. Seulement, après avoir passé quelques minutes à scruter la petite pièce, Paul Nyagamg Tchuisseu se lèvera subitement rouge de colère. Pour ce dernier, les informations contenues dans la pièce qui lui a été remise ne correspondent pas avec ceux figurant sur la liste des personnes conviées.
En réalité, l’ordre des noms avait été interverti. Sans daigner écouter les explications que le reporter s’évertuait à donner, il restera formel. Et menacera d’abord de faire arrêter le reporter ; puis finira par faire appel à certains de ses collaborateurs pour expulser le journaliste tel un vulgaire malfrat. L’intervention d’Alphonse Pentcheu, coordonnateur du MJS, en présence d’un émissaire de l’Union Européenne, n’y changera rien. Paul Nyagamg Tchuisseu restera accroché sur l’importance de sécuriser ce milieu carcéral», rapporte notre confrère.
En fait, analyse le quotidien privé, le régisseur a juste trouvé un alibi pour empêcher l’accès du pénitencier au journaliste. La raison: il ne voulait pas que le reporter touche du doigt les conditions de détention de la prison qui sont à la limite de l’acceptable.