Tout a commencé avec une publication dans laquelle, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, a interpellé la journaliste Mimi Mefo
"Mimi Mefo, l'essentiel du rassemblement du peuple est-il le centre de gravité de toute nation ? Une maison divisée contre elle-même ne peut pas tenir indéfiniment. C'est entre vos mains, chers compatriotes insatisfaits, et non dans les nôtres, que repose la formidable question de la division du peuple camerounais, de la maison du Cameroun. Le gouvernement représentatif du peuple camerounais ne vous attaquera pas; il n'y aura pas de conflit, à moins que vous ne soyez vous-mêmes les agresseurs. Nous ne sommes pas ennemis mais frères. Nous sommes enfants de la même nation. Nous ne devons pas être ennemis. Les passions ethno-communautaires ont peut-être tendu les relations intertribales qui nous unissent, mais elles ne doivent pas les briser. Seul le Cameroun, en tant que nation en mouvement dans la confrontation collective avec un destin commun, peut agir comme tampon et pont entre les différences de sa diversité tribale, et donner au peuple camerounais, pris dans son ensemble, la profondeur de sa signification historique, avec une portée politique plus élevée", a écrit le ministre.
La réponse du journaliste est tombée nette.
"Cher Monsieur le Ministre, Avec tout le respect que je vous dois, quel est exactement le message que vous essayez de faire passer dans cette publication ?
Je souhaite également savoir pourquoi vous m’avez mentionné. Vous parlez d’unité et de cohésion à un journaliste, au lieu de vous adresser au gouvernement que vous servez ou aux parties prenantes concernées.
Puisque vous m’avez mentionné en évoquant la nécessité de l’unité, sachez que d’autres camps m’accusent également de travailler pour votre gouvernement, un gouvernement qui a failli aux Camerounais, qui a tué et intimidé des journalistes pendant des décennies.
Je vous ai invité, ainsi que certains membres de votre gouvernement, à des interviews pour discuter de ces questions, mais vous avez tous refusé.
Je ne suis qu’un journaliste, et non un décideur politique ni un acteur du conflit. N’oubliez jamais cela.
Par ailleurs, Monsieur le Ministre, en tant que ministre délégué à la Justice au Cameroun, où est votre bilan ?
Où est la justice pour Martinez Zogo, Samuel Wazizi, ainsi que pour votre propre client, Mancho Bibixy, et tant d’autres ? Qu’est-il arrivé à ceux qui ont été arrêtés et détenus injustement ? Qu’est-il advenu du système judiciaire pénal en ruine au Cameroun ?
Avant que vous ne rejoigniez le régime de Yaoundé, je vous ai interviewé à de nombreuses reprises, et vous condamn(i)ez votre leader de 91 ans, pire que toute l’opposition camerounaise réunie. Quels changements avez-vous apportés depuis que vous êtes devenu le porte-voix de Biya ?
Lorsque vous serez prêt, n’hésitez pas à me contacter. Je serai plus qu’heureux d’avoir une discussion avec vous. L’offre d’interview tient toujours !", a répondu Mimi Mefo.