Actualités of Tuesday, 10 January 2017

Source: cameroon-info.net

Un malaise au sein de la magistrature ?

Selon l’hebdomadaire L’Œil du Sahel, les magistrats issus de plusieurs régions sont marginalisés Selon l’hebdomadaire L’Œil du Sahel, les magistrats issus de plusieurs régions sont marginalisés

«Justice: Grogne dans la magistrature». C’est le titre qui barre la Une de L’Œil du Sahel parue le 9 janvier 2017. Le journal régionaliste (septentrion) revient sur les nominations effectuées le 4 janvier dernier dans la magistrature et pose le problème du traitement des magistrats issus de certaines régions, selon le journal marginalisés, au profit de ceux originaires du Centre et du Littoral.

« Si pour apaiser les tensions dans les régions anglophones, le chef de l’Etat n’a pas hésité, pour la seconde fois en deux ans, à procéder à des nominations dans la magistrature sans avoir au préalable convoqué le Conseil Supérieur de la Magistrature, il est cependant évident qu’il n’est pas allé aussi loin dans la solution pour ramener la sérénité dans un corps en proie depuis plusieurs années à de violentes convulsions », écrit Guibaï Gatama.

Le directeur de publication du journal note que même si, pour la première fois, un anglophone a été nommé Procureur de la République au parquet des tribunaux de première et grande instance de Bamenda, « le malaise va au-delà de ce saupoudrage », lit-on.

Sur le banc des accusés, Laurent Esso et Jean Foumane Akame, respectivement Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Conseiller technique à la Présidence. Ses derniers sont accusés d’effectuer un véritable « génocide » contre des magistrats de certaines régions.

Un cas qui selon notre confrère illustre cette situation, c’est celui de Paul Aya Abine, l’ancien député RDPC et leader politique. « Magistrat hors-hiérarchie 1er groupe, il a été nommé en décembre 2015 simple Avocat général à la Cour Suprême alors que le premier Avocat général est gradé que lui », fait noter l’auteur de l’article.

L’Œil du Sahel s’attarde évidemment sur la situation des magistrats issus du Grand-Nord, victimes, dit le journal, d’ostracisme. « A ce jour, aucun d’entre eux ne figure dans le club des magistrats hors-hiérarchie 1er groupe, grade qui ouvre les portes aux hautes charges à la Cour Suprême », mentionne encore l’article qui fait remarquer qu’en 2012 et 2014, 16 magistrats ont été promus à ce grades, sans jamais retrouver un originaire de l’Adamaoua, du Nord ou de l’Extrême-nord.

Chiffres à l’appui, le journal s’emploie à démontrer cette marginalisation. « Au total, sur 65 magistrats hors-hiérarchie tout groupe confondu (entre 2012 et 2014 NLDR), l’on ne dénombre que 5 magistrats du Grand-Nord. Et cela n’est pas tout, car plus on descend en grade au cours de cette période, plus est grande la misère des magistrats originaires des régions septentrionales », peut-on lire.

L’auteur de l’article conclut qu’au regard de la situation, toutes les attentes se portent désormais sur les états généraux de la justice annoncés en novembre 2016 par le MINJUSTICE.