Membre du Shadow cabinet, gouvernement virtuel du Social Democratic Front (SDF), il conteste la date de création du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).

Le jeudi 24 mars 2016, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) a célébré avec faste et solennité son 31ème anniversaire sur l’ensemble du territoire camerounais. A Douala par exemple, plusieurs rues ont été barrées pour permettre au parti au pouvoir de tenir ses meetings.

L’histoire nous apprend que le parti des flammes a vu le jour à Bamenda le 24 mars 1985. Une version que conteste vigoureusement un cadre du Social Democratic Front (SDF), principal parti de l’opposition, le sieur Jean Takougang. « Je ne suis pas d’accord avec l’âge du RDPC que vous me donnez.

C’est vrai que la fraude est névralgique, la fraude est vraiment pathologique dans le RDPC. Aucun parti n’a été créé à Bamenda en 1985. On a juste changé le nom de l’UNC (Union Nationale du Cameroun, ndlr). Donc, quand on change de nom, on ne change pas d’âge », a indiqué celui qui était l’invité politique de Sam Sévérin Amgo, ce lundi 28 mars 2016 au matin sur Radio Equinoxe.

A en croire ce membre du Shadow cabinet, le gouvernement virtuel du SDF, « Monsieur Biya a refusé de créer un parti, il a reconduit l’UNC en changeant de nom, il a reconduit l’idéologie, il a reconduit le patrimoine, il a reconduit aussi les réflexes autoritaires et les réflexes du parti unique. » A-t-il ajouté. Si le RDPC se gargarise d’avoir favorisé l’émergence du multipartisme au Cameroun, Jean Takougang y voit plutôt le résultat d’un travail mené par le leader de son parti.

« Je dois vous dire que c’est monsieur Fru Ndi avec le SDF et avec l’Union pour le Changement qui a apporté le multipartisme au Cameroun. Vous ne pouvez pas aller à Bamenda tirer sur des militants qui veulent créer un parti politique et après, vous vanter d’avoir favorisé la démocratie alors que vous avez marché contre le multipartisme, organiser des messes œcuméniques contre le multipartisme… Jusqu’à présent le RDPC freine des quatre fers pour qu’il n’y ait pas de démocratie », contredit-il.

Parlant des appels à candidature de Paul Biya pour la prochaine élection présidentielle, à la mode au sein du RDPC, le membre du SDF accuse le parti au pouvoir de « fraude sémantique », expliquant par ailleurs que cette pratique viole les lois en matière de désignation des candidats à une élection.

Il estime que le moment n’est pas venu pour son parti de répondre à ces agissements du parti au pouvoir. « C’est une question de stratégie. Ce n’est pas parce qu’un fou s’est déshabillé et coure dans la rue que nous allons aussi nous déshabiller pour courir derrière lui », a-t-il décoché.