Actualités of Thursday, 7 April 2016

Source: 237online.com

Un membre fondateur de Boko Haram arrêté

Des djihadistes de Boko Haram Des djihadistes de Boko Haram

Sheik Bukar Al Barnawi capturé, Shekau court toujours. Boko Haram vient de perdre le n° 5 de son commandement.

Mais les insurgés menacent toujours le Nigeria, le Tchad, le Cameroun et le Niger. Les autorités nigérianes sont formelles.

Sheik Bukar Al Barnawi est aux arrêts. Il aurait été interpellé le 2 avril 2016 par des agents de sécurité à Lokoja, capitale de l’Etat de Kogi, dans la région centrale du Nigeria.

La localité en question est aux portes de la capitale Abuja. Les circonstances de l’arrestation d’Al Barnawi restent encore floues. Des médias occidentaux disent de lui qu’il était leader du groupe Ansaru, dissident de Boko Haram.

Ce que réfutent tous les spécialistes du groupe djihadiste qui sévit au Nord-Est du Nigeria.

Et pour cause, Sheik Bukar Al Barnawi combattait bel et bien aux côtés d’Abubakar Shekau, chef du mouvement insurrectionnel dont il était le 5ème membre du commandement, malgré des divergences idéologique. Courant novembre 2014.

Les services de sécurité du Nigéria ont saisi les autorités d’Abuja de la présence de Sheik Bukar Al Barnawi, dans la composante combattante du groupe Boko Haram.

Une information qui remet en question toute la compréhension du mode opératoire des insurgés. Avant novembre 2014, les forces de sécurité disaient de lui qu’il était en conflit avec Abubakar Shekau, et menait des raids ciblés contre des médias locaux du Nigeria, en plus des enlèvements d’étranger dont il avait prétendument l’habitude.

Commence alors une nouvelle campagne de recherches, en vue de localiser le chef d’Ansaru, dans les localités où Boko Haram gagne du terrain.

Mais plusieurs sources sécuritaires concordantes affirment déjà que Barnawi est à la tête d’un dispositif opérationnel des djihadistes. « Il est le maître de Bama », confiait en août 2015, un officiel nigérian au Jour.

En effet, courant août 2015, le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby annonce la mort d’Abubakar Shekau, ainsi que son remplacement supposé par un certain Mahamat Daoud. Pour réfuter la thèse de la prise du contrôle de « Boko Haram » par Mahamat Daoud, même au cas où Aboubakar Shekau serait mort, les spécialistes se sont alors appuyés principalement sur le rôle prépondérant de Sheik Bukar Al Barnawi au sein du haut commandement de ce groupe dont il était le 5ème membre de la Choura.

Le Jour apprend à ce moment précis, en aout 2015, que depuis février 2015, Barnawi, alias Omar Bukar, né en 1976 à Maïduguri, assure le commandement général de « Boko Haram » à partir des camps d’entraînement dans la forêt de Sambisa.

Lors de l’exfiltration d’Aboubakar Shekau de Madagali pour Sambisa, Bukar Al Barnawi, ex-maître de Bama, était en ompagnie de son frère Usman Bukar. Ce natif de Maïduguri est un criminel professionnel

Un passif lourd

Membre-fondateur de « Boko Haram » avec Mohamed Yusuf, Omar Boukar est un compagnon fidèle de Shekau. En 1999, il a appris le droit islamique, en même temps que Shekau et As Sudani. Son excès d’appétit pour les femmes lui vaut des inimitiés avec ses compagnons terroristes, même s’il est un polygame endurci avec une nombreuse progéniture.

Le Jour a appris qu’Omar Boukar était en campement Sheik Bukar Al Barnawi en lunettes et Usman Bukar a?droite. près du parc de Waza, après un séjour à Banki-junction. Aussi lui prête-t-on une implication dans l’attaque de Waza le 16 mai 2014, soldée par levol de plusieurs tonnes de dynamites. La cargaison d’explosifs emportée à Waza a-t-elle atterri en zone contrôlée par Boukar ?

Difficile de répondre. Mais les services nigérians croient savoir que le 5ème membre de la Choura de « Boko Haram » en est le principal artificier. Avec sa capture, on en saura peut-être un peu plus. En attendant, Le Jour a ressorti, pour mémoire, des informations Abu Usamah exclusives publiées en 2015, sur les hommes et le commandement de Boko Haram (Choura), à commencer par son chef, Aboubakar Shekau.

Surtout en raison de la publication récente d’une vidéo d’Abubakar Shekau dans laquelle il affirme vouloir se rendre, « parce que sa fin est proche ». Les journalistes travaillant sur la crise sécuritaire aux frontières septentrionales du Cameroun et du Nigéria n’ont jamais cru à la nouvelle de la mort de Shekau.

Entre septembre 2014 et début février 2015, des témoins avaient signalé la présence de Shekau, 1er membre de la Choura, dans la zone de Dikwa, puis Gambarou et finalement Madagali, au Nord-Est du Nigéria.