La révélation est comme très souvent de L’Œil du Sahel. Le journal introduit en matière de sécurité indique dans son édition du 8 août que le sergent-chef Brahim Menoumour a été promu adjudant. Une promotion normale pour un homme en tenue pourrait-on dire. Le problème c’est que le concerné est détenu depuis novembre 2015 à la prison de Garoua. Il est poursuivi par le tribunal militaire qui lui reproche des faits liés au terrorisme.
La dernière audience de cette affaire s’est tenue au tribunal militaire de Garoua le 3 août. Le bihebdomadaire informe que «l’audience de ce jour-là était consacrée à la plaidoirie des parties. Au terme de ces plaidoiries, le président du tribunal militaire de Garoua, le colonel Kengni, a renvoyé l’affaire au 7 septembre 2016 pour que le tribunal se prononce sur la culpabilité ou non de Brahim Menoumour».
L’avocat de la défense soutient que son client est innocent. Me Nyamsi pense même que le soldat Brahim Menoumour est un héros de l’armée. La raison, souligne le journal, au moment de son arrestation et de son incarcération à la prison de Garoua courant novembre 2015, il portait le grade de Sergent-chef. Mieux, il était présenté comme un déserteur de l’armée. Mais le 3 août dernier devant le tribunal militaire, Brahim Menoumour a été présenté à la cour comme un adjudant de l’armée. Pour son avocat, cette promotion intervenue alors que son client était en prison, est simplement la preuve que l’institution salue sa bravoure et donc, ne se reconnait pas dans les accusations portées contre lui».
Pourtant, il ne fait aucun doute pour le commissaire du Gouvernement que l’accusé projetait un attentat sur le territoire camerounais. «Il a choisi ce jour et cet endroit (Mosquée de Poumpoumré, NDLR) où des milliers de fidèles se rassemblent pour sacrifier au rituel religieux le vendredi», a indiqué la représentante du ministère public.
La preuve selon elle, il a été retrouvé dans la voiture de Brahim Menoumour au moment de son arrestation, «un arsenal de guerre (explosifs, un couteau, cinq bouteilles remplies d'essence, une grenade offensive... et quatre clés USB) qui ne laisse aucun doute quant à ses intentions». En plus, a ajouté la juge, au domicile de ce dernier, ont été retrouvés 163 munitions de chasse et de guerre, deux chargeurs pour fusil Ak47, un lot de faux diplômes, de faux cachets et une paire d'épaulettes du grade de sous-lieutenant.
La question maintenant est de savoir comment un soldat accusé d’acte terroriste peut recevoir une promotion alors qu’il est en prison. Seule la grande muette peut apporter une réponse à cette interrogation.