L’attaché de défense du Cameroun au Maroc, le lieutenant-colonel Ghislain Joël Mboutou Ele, est inculpé d’abus de bien sociaux, tentatives de corruption et subornation de fonctionnaires de police judiciaire, blanchiment aggravé et répété de capitaux en bande organisée par le Tribunal de Grande Instance de Nanterre.
Sale temps pour un haut gradé de l’armée camerounaise en France. L’hebdomadaire camerounais Le Courrier, dans son édition numéro 81 en kiosque depuis le 3 novembre 2016, annonce l’inculpation du lieutenant-colonel Ghislain Joël Mboutou Ele par le Tribunal de Grande Instace de Nanterre en France.
«De sources judiciaires et diplomatiques autorisées, le Lieutenant-colonel Ghislain Joël Mboutou Ele, attaché de Défense du Cameroun au Maroc avec compétence en Tunisie, en Libye et en Mauritanie, vient d’être officiellement inculpé par la Justice française. Elle lui fait grief d’avoir fait abus de biens sociaux, d’avoir tenté de corrompre et de suborner les fonctionnaires de police judiciaire dans l’exercice de leurs fonctions, de s’être rendu coupable de blanchiment aggravé et ré- pété de capitaux en bande organisée, en coaction avec l’entreprise Mag Force International», lit-on au début de l’article qui relaie ce fait cocasse.
L’on apprend que l’officier de l’armée de l’air camerounaise a été interpellé à sa descente d’avion à l’aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle le 4 octobre 2016. Lors de son précédent séjour en France, celui que Le Courrier appelle «l’homme de main de Mebe Ngo’o» était descendu au Georges V, «un établissement hôtelier luxueux proche des Champs Élysée, qui n’est couru que par des personnalités qui ont pignon sur rue». Il disposait, apprend-on, de 2 millions d’Euros (environ 1 milliard 300 millions de Francs CFA).
Suffisant pour attirer sur lui l’attention des agents antiterroristes français chargés du contre- espionnage et de la protection du patrimoine économique, détenteurs du pouvoir de police judiciaire. Une attention qui suscitée par les services de renseignements du Maroc. Le Courrier se demande si Edgar Elain Mebe Ngo’o qui selon certains fit de Mboutou Ele le vice-dieu du ministère de la Défense au cours des 7 années qu’il passa à la tête de ce département ministériel va accepter de continuer d’être solidaire de son ex-collaborateur.