D'après Samuel Billong, « le pays n’a pas connu de Conseil ministériel présidé par le Président de la République depuis 16 janvier 2019 »
Samuel Billong, le président national du Mouvement réformateur critique la dernière correspondance du Secrétaire général de la présidence de la République qui annonce que les tests Covid-19 sont désormais payants.
Lisez ci-dessous son communiqué :
Le Président de la République a prescrit que les tests de dépistage PCR contre le COVID-19 soient payants au taux forfaitaire de trente mille (30.000) FCFA « au regard de la persistance de la pandémie du COVIS-19 » et des contraintes budgétaires qui découleraient de la gratuité desdits tests.
C’est ce qui ressort d’une correspondance du Secrétaire General des services de la Présidence adressée au Secrétaire General des Services du Premier Ministre, correspondance comme à l’accoutumé en circulation dans les réseaux sociaux. La correspondance s’achève par une instruction du Secrétaire General des services de la Présidence sur la définition d’un mécanisme sécurisé de paiement par le SG/PM en concertation avec le MINFI et le MINSANTE.
La communauté nationale s’était habituée aux « hautes instructions » au Premier Ministre via le SG/PR et le SG/PM. Pour la correspondance en question, l’absence du Premier Ministre est remarquable ou mieux, le SG/PR assume entièrement le rôle du Premier Ministre en ce qui concerne la coordination gouvernementale.
Sur la forme, la correspondance confirme la dérive fortement dénoncée par nos concitoyens qui finissent par tourner en dérision les « hautes instructions » dans le fonctionnement du pouvoir exécutif de notre pays qui se caractérise par la prééminence du Secrétaire General des services de la Présidence reléguant le Premier Ministre à un rôle de figurant dans le contexte d’une quasi absence du Président de la République sur la scène national. Le pays n’a pas connu de Conseil ministériel présidé par le Président de la République depuis 16 janvier 2019, date du dernier Conseil ministériel.
Sur le fonds, la mesure est inopportune, à priori inefficiente en plus d’être révélatrice d’une certaine incohérence du système de gouvernance en vigueur dans notre pays du fait manifestement d’un manque de concertation (absence de Conseil ministériel).
En effet, la persistance alléguée de la pandémie du COVID-19 ne repose sur aucune base solide au moment où les Gouvernements à travers le monde y compris dans la zone CEMAC sont entrain de lever les restrictions dues au COVID-19, la tendance générale étant à l’amélioration.
Par ailleurs, le Gouvernement qui évoque des contraintes budgétaires pour justifier ce choix a paradoxalement assumé la gratuité de ces tests mettant en difficulté les finances publiques et favorisant en conséquence des réseaux de trafiquants des faux tests PCR alors que le paiement du test imposé aux voyageurs a été « une manne financière » pour certains Etats au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19.
Considérant les dispositions de la Constitution de la République suivantes :
Article 10 (3) En cas d’empêchement temporaire, le Président de la République charge le Premier Ministre ou, en cas d’empêchement de celui-ci un autre membre du Gouvernement, d’assurer certaines de ses fonctions, dans le cas d’une délégation expresse ;
Article 12(1) Le Premier Ministre est le chef du Gouvernement et dirige l’action de celui-ci ;
En rappelant que la gestion gouvernementale du COVID-19, caractérisée notamment par l’absence de réel soutien aux operateurs économiques nationaux malgré l’alignement systématique et injustifié par le Gouvernement aux mesures restrictives de riposte anti-COVID prisent par les pays occidentaux, a contribué à aggraver la situation économique du pays,
Le Mouvement Réformateur appelle :
- Au strict respect des dispositions constitutionnelles ci-dessus rappelées pour éloigner la perspective d’une grave dégradation de la situation sociopolitiques du pays déjà insupportable pour les populations ;
- A la levée de toutes les mesures de restrictions anti-COVID qui continuent à impacter l’économie nationale ou, le cas échéant, à les restreindre aux mesures de précaution sur les voyageurs âges de plus de 70 ans en provenance des pays à risque.
Samuel BILLONG
Le Président National