Le parc camerounais n’attire Waza n'attire plus autant les visiteurs. Jadis le paradis des touristes, il fait aujourd’hui office de zone de guerre.
Le seul moyen d’y accéder, c’est d’être escorté par des soldats du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée camerounaise.
Le long de la route, des villages fanto?mes et des silhouettes qui se cachent. A l’arrive?e, un camp militaire avec troupes a? l’entrai?nement. Ici, a? la frontie?re avec le Nigeria, Boko Haram est en terrain conquis. Alfred Etom, directeur de la Commission nationale camerounaise anticorruption, l’affirme : "Il existe un lien direct entre Boko Haram et le trafic d’animaux sauvages."
D’apre?s lui, le braconnage serait me?me l’une des sources de financement de l’organisation terroriste. "A ce proble?me, s’ajoute la se?cheresse chronique, de?plore Andre? N’Djidda, le conservateur de Waza. Les animaux partent vers le nord, a? la recherche d’eau, mais ils croisent alors la route d’e?leveurs et de braconniers. Comme s’ils se jetaient dans la gueule du loup..." Pour prote?ger les 600 girafes, 700 e?le?phants et la trentaine de lions qui peuplent encore ce parc de 1 700 km2, trente-cinq rangers sont officiellement employe?s.
Mais, de l’aveu du directeur, "seuls une vingtaine sont toujours a? leur poste, les autres ont fui", effraye?s par les combattants de la secte islamiste.