Le célèbre avocat des droits de l'homme camerounais, Barrister Agbor Nkongho, plus connu sous le nom d'Agbor Balla, a récemment déclaré que le gouvernement du Président Paul Biya était en train de perdre son emprise sur le pays et recourait à des moyens désespérés pour intimider les citoyens et les partis politiques de l'opposition.
Dans une déclaration publique, l'avocat Balla a affirmé que le gouvernement limitait les libertés et affaiblissait la volonté de changement de la population, à l'approche des élections présidentielles, législatives et municipales de l'année prochaine.
« Dans leur désespoir, ils interdiront les alliances politiques, dissuaderont les citoyens de s'inscrire sur les listes électorales et menaceront même ceux qui encouragent l'inscription des citoyens, ils réprimeront la liberté de rassemblement, violeront notre liberté d'expression et interdiront aux citoyens d'utiliser certains mots », a-t-il déclaré.
Cette déclaration intervient quelques jours après que le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a menacé de sanctionner les dirigeants de l'opposition comme Maurice Kamto du parti MRC et Cabral Libii du PCRN, s'ils utilisaient une certaine phrase qui, selon lui, appartient exclusivement au chef du parti Etat, Paul Biya.
Felix Agbor Balla, de son nom complet Felix Agbor Anyior Nkongho, est un avocat camerounais, spécialiste des droits de l'homme. Il est le président de l'Association des avocats du département du Fako, vice-président de l'Association des avocats africains en charge de l'Afrique centrale, fondateur et président du Centre pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique et fondateur du cabinet d'avocats Agbor Nkongho. Il est l'un des principaux membres du Consortium de la société civile anglophone du Cameroun (CSCAC), mouvement interdit par les autorités camerounaises.
Les propos d'Agbor Balla reflètent les préoccupations de nombreux Camerounais quant à la situation politique actuelle du pays. Le gouvernement de Paul Biya, qui est au pouvoir depuis plus de 38 ans, a été accusé à plusieurs reprises de réprimer l'opposition et de limiter les libertés fondamentales. Les élections à venir seront un test important pour la démocratie camerounaise et pour l'avenir du pays.