Les autorités administratives dans la Région de l’Extrême-Nord viennent de découvrir un vaste réseau d’établissement de faux actes de naissance. Dans le Département du Diamaré, canton Balda, dans l’Arrondissement de Bogo, le phénomène prend des proportions qui inquiètent les autorités. Et selon des sources, c’est depuis des lustres qu’on y délivre des actes de naissance à l’authenticité douteuse.

Ernest Ebele, le Préfet du Département de Diamaré qui est à la tête des équipes qui découvrent le pot aux roses déclare à propos que «pour le cas spécifique de Bogo, je dois dire que nous avons été informés par divers services de ce que de graves irrégularités avaient été observées dans l’établissement des actes dans le centre d’état civil de Balda pour être plus précis. Aussitôt comme le veut la loi, nous avons suspendu l’établissement des actes d’état civil dans ledit centre».

Par ailleurs, le Préfet indique que la décision de suspendre l’établissement des actes de naissance à Bogo est une mesure conservatoire. Elle a pour finalité de protéger la nationalité camerounaise. Elle va donc s’étendre à tous les autres centres où la réglementation n’est pas respectée. Jean Moussa, secrétaire d’État civil à la commune de Mokolo tient à préciser que le phénomène décrié «n’est pas une spécialité de la Région de l’Extrême-Nord. C’est un phénomène endémique. Les parents ne sont pas habitués à déclarer les naissances, les centres d’état civil secondaires qu’on trouve en zone rurale sont gérés par des personnes qui n’en savent rien ou qui n’ont même pas prêté serment. Et du coup cette situation conduit à toutes de dérives et de bradage de la nationalité camerounaise».

Aussi ce secrétaire d’État civil propose comme solutions, renforcer et restructurer des centres d’état civil et de leur donner des moyens d’une véritable sécurisation des données. Toutefois il faut noter que d’après nos sources, dans la Région de l’Extrême-Nord l’acte de naissance fait courir très peu de parents. C’est parfois sous la contrainte des examens scolaires que les géniteurs se lancent à la recherche de ce document.