Il y a quelques jours, les médias révélaient des sanctions prises à l’encontre de cinq élèves reconnus coupables de tricherie à l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). Ces derniers, dont l’un est fils de milliardaire, ont été exclus définitivement de l’école. Une décision que doit entériner le Ministre de la Fonction publique, tutelle de cette école de formation des hauts cadres de l’administration camerounaise.
La nouvelle qui a ému l’opinion n’a toutefois pas surpris beaucoup d’observateurs qui ont estimé que ce n’est là que la continuité d’un processus de recrutement basé sur la médiocrité et non sur l’excellence. Notamment en ce qui concerne le concours d’entrée dans cette école et dans plusieurs autres du pays, jugées prestigieuses. Seulement c’était sans compter sur les faits de corruptions qui ont fait leur lit à l’ENAM.
En effet, un vaste réseau de corruption vient d’être démantelé dans cette école par un système de surveillance des surveillants mis sur pied. «Les élèves avaient pris l’habitude de bien «arranger» la salle avant de composer. C’est-à-dire de faire une quête dans la classe. Le fruit de cette quête était destiné aux surveillants qui, en retour, les laissaient tricher. Sauf que, cette fois-ci [lors des derniers examens du 12 au 14 juillet 2016], les choses se sont passées autrement», indique un responsable de cette école dans les colonnes de Mutations du 28 juillet 2016.
En effet, des enseignants ont été pris la main dans le sac par un système de surveillance des surveillants décidé par l’administration. Selon Mutations, le système de corruption est enraciné de telle sorte qu’après avoir pris les élèves en flagrant délit de tricherie, les corps du délit, à savoir les documents et le téléphone portable utilisé par l’un d’eux, ont été volés et rendus aux mis en cause. Depuis le déclenchement de cette affaire, les réunions se multiplient et les têtes commencent à tomber. Notamment au sein du service de la discipline où trois personnes viennent d’écoper de sanctions diverses, indique le journal.
Il s’agit de Joseph Mbarga Ndengue, relevé de ses fonctions de Chef de bureau de la discipline, remplacé par Janvier Doumè. Alphonse Mounok Toutou, membre du bureau de la discipline et responsable des activités associatives ne fait plus également des effectifs du personnel de l’ENAM. L’employé de bureau Maximilien Ngono a été reversé à la sécurité. Il est reproché à ces derniers des faits de corruption. «Ils sont également accusés de favoriser la tricherie à l’ENAM. Ils sont aussi réprimandés pour falsification de registre d’appel à l’effet de maintenir les heures d’absence de leurs «clients» à moins de six heures. Ceci afin de leur éviter le passage devant le conseil de discipline pour absentéisme», révèle Mutations.