Bouba Soussia, puisqu’il s’agit de lui, regrettera longtemps son geste. Agé de 25ans et résidant au quartier Ouro-labo en compagnie de Rita avec qui il vit depuis près de quatre ans,a été pris, dans la nuit du 1er octobre 2015, la main dans le sac par un certain Ze, élément de l’Equipe spéciale d’intervention rapide (Esir) alors qu’il s’apprêtait à s’enfuir avec son butin.
Rattrapé par la population en furie, après une poursuite digne des films hollywoodiens, puis frappé à coups de poings et de lattes, il justifiera sa tentative par un besoin d’assurer la grossesse de sa femme, presque à terme : «Pardonnez-moi, pitié ! Ne me tuez pas !
Je dois préparer la layette de mon enfant qui va naître dans moins d’un mois», a-t-il supplié faceà la population enragée qui avait déjà scellé son sort. Dans sa poche, l’on a retrouvé cinq couteaux de cuisine, des cuillères et des fourchettes. D’après les témoignages recueillis, Bouba Soussia se serait rendu dans la maison de Ziebe Giovalbe, un voisin du quartier, demander un prêt de 50.000Fcfa à la femme de ce dernier.
Face au refus de la jeune femme, il serait revenu le lendemain s’emparer de quelques biens afin de mieux assurer la layette de son enfant. Il trouve donc dans la cuisine entrouverte deux marmites, dont une contenant encore du bouillon des pattes de bœufs. Malheureusement pour lui, à peine sorti il tombe nez à nez avec un locataire. Pris de panique, il tente de s’échapper.
S’en suit alors une course poursuite qui va durer près d’une heure. C’estgrâce aux efforts consentis de la population que le voleur sera rattrapé, puis conduit chez le Lawal (chef de 1er degré, ndlr) du camp chinois.
Il sera copieusement bastonné de 100 coups de fouets comme prescrit par le tribunal coutumier avant d’être conduit au commissariat le plus proche. Après être entendu par les forces de l’ordre, il écope de trois jours de cellule avec à la clé une amende de 15000Fcfa.