Une bibliothèque spécialisée pour des malvoyants vient d’ouvrir ses portes à Douala. Objectif, apporter de l’espoir aux jeunes et aux personnes du troisième âge, victimes de problèmes visuels.
Serge est journaliste. Il souffre depuis 21 ans de la cataracte. Il a décidé aujourd’hui de venir à la bibliothèque du “pavillon blanc”, un centre de lecture numérique pour malvoyants dotée d’ordinateurs spéciaux qui agrandissent la taille des caractères:
Serges Ngassa, journaliste malvoyant: “cette bibliothèque est vraiment venue couvrir un gros manque. Avant, moi particulièrement, je restais, il y a un livre qui m’intéressait, je ne savais pas quoi faire pour rentrer vraiment en possession du contenu du livre. Mais aujourd’hui, c’est possible, je peux voir un livre qui me plait, j’achète, or avant, il fallait demander si c’est audio. C’était trop de tracasserie. Aujourd’hui, je peux voir un livre qui me plait là en route, je l’achète, je sais que j’ai un endroit où je peux venir lire, feuilleter et parcourir et me cultiver.”
Les ordinateurs de ce centre, le tout premier du genre au Cameroun, sont capables de grossir jusqu’à 40 fois la taille des caractères. Une aubaine pour ces déficients visuels assoifés de connaissance.
Gédéon Tchakounté, malvoyant: “quand on ne lit pas on ne peut pas se nourrir de connaissances et quand on lit la connaissance grandit. Et puis, j’ai la chance de rencontrer un formateur qui m’apprend le braille parce qu’à défaut de lire avec les yeux, on peut également lire avec le braille. Ce qui est une nouvelle expérience dans la vie. Elle n’est pas du tout mauvaise, elle est plutôt gratifiante parce que elle nous donne un espoir d’être encore sociable, parce que parfois, on nous rejette dans la société parce qu’on a un handicap, ou alors parce qu’on ne voit pas ou alors parce qu’on est malvoyant”.
Malvoyants et personnes du troisième âge sont les principales cibles de cette bibliothèque particulière d’une capacité de 30 machines et de plus de 4000 livres. Egalement disponibles, une salle informatique avec des logiciels adaptés pour malvoyants et une importante collection d’ouvrages en braille. L’accès à la lecture se fait à des coûts relativement bas et parfois gratuits pour les malvoyants.
Lisette Emmanuelle Waffo, responsable de la communication bibliothèque “Pavillon Blanc”: “au Cameroun, on a beaucoup de malvoyants qui abandonnent l’école, qui abandonne les cours à partir de 3eme, Seconde, Terminale. Cela devient intense, on doit lire de nombreux volume de livre. C’est un véritable besoin et nous offrons notre salle pour que le malvoyant qui ne peut pas avoir toutes les possibilités physiques pour arriver à étudier et même matériel parce que ce n’est pas un matériel accessible à tous, nous lui offrons notre salle pour pouvoir étudier en toute tranquillité de sorte que ses efforts soient considérablement amoindris.”
Seule ombre au tableau, le Pavillon blanc reste malheureusement peu connue du public camerounais. Autre défi à relever par ce centre, la quête de subventions pour l’achat de meilleurs équipements.