Actualités of Wednesday, 10 February 2016

Source: cameroon-info.net

Une enquête pour un mort par torture cible la DPJ

Photo d'archive utilisée juste a titre d''illustration Photo d'archive utilisée juste a titre d''illustration

Traces de blessures, hématomes sur le cou,les poignets, les épaules, les bras, aux chevilles, sur les jambes ; des blessures sur la tête et le reste du corps, une bouche enflée et sèche, la peau qui se décolle sur certaines parties du corps, on dirait des conséquences de brûlures… Voilà ce qui pouvait être remarqué sur le corps de M. Eyebe Levodo Jean-Françis, la trentaine d’années, dans l’après-midi du jeudi 4 février 2016, à la morgue de l’hôpital central deYaoundé, laissant l’impression d’un homme dont les dernières heures de vie n’auront pas été des plus apaisées.

Selon l’hebdomadaire Kalara n°134 du lundi 8 février 2016, M. Eyebe Levodo est en effet décédé dans la cellule des parquets des tribunaux d’instance du palais de justice de Yaoundé. L’infortuné avait été admis dans ce lieu de garde à vue quelques heures auparavant en provenance de la Direction régionale de la police judiciaire du centre (Drpj). Selon des témoignages de quelques membres de sa famille, c’est à cet endroit qu’il « aurait subi le traitement rude à l’origine de sa disparition », souligne le journal.

Les informations glanées par le Journal révèlent que c’est le 30 janvier 2016 que les malheurs du défunt débutent. Employé dans une ferme à Batshenga dans le département de la Lékié, il se serait retrouvé à Yaoundé pour un problème de famille. Soupçonné de faire partie d’une bande de jeunes qui arrachent des sacs et soutirent des objets dans les lieux populeux, il sera appréhendé au quartier Kongolo par des éléments de la police judiciaire. « L’a-t-on pris la main dans le sac? », s’interroge la rédaction du journal. Cette question reste pour l’instant sans réponse. La police ne le lâchera plus sauf pour en le déférant au parquet jeudi 4 février 2016.

La soeur de la victime, rencontrée par le journal, témoigne avoir reçu un coup de fil de son frère qui se disait en détresse. Il disait, a-t-elle expliqué aux cadres de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés, « avoir subi des violences atroces et avoir été obligé de faire des aveux sur ce qui lui était reproché pour abréger ses souffrances. Il sollicitait de l’aide ».

Mais que s’est-il passé entre le moment de son arrestation et l’instant où le est déféré au parquet du tribunal de première instance de Yaoundé - centre administratif? Peu de temps après le décès de M. Eyebe Levodo, le procureur de la République a décidé d’ouvrir une enquête. Il aurait même déjà prescrit une autopsie. Le père de la victime, officier de police à la retraite ainsi que les hommes de la Drpj impliqués dans le traitement du cas Eyebe Levodo, ne manqueront pas d’être intéressés par les investigations.