Actualités of Monday, 3 September 2018

Source: hurinews.com

Une entreprise BTP accuse le ministre de l'Habitat de l'avoir écarté d'un marché

Jean Claude Mbouentchou, d’après l’entreprise, persiste dans le dilatoire. Jean Claude Mbouentchou, d’après l’entreprise, persiste dans le dilatoire.

Alors qu’elle a été déclarée la moins disante (qualifiée) des 4 entreprises pré-qualifiées pour le marché de construction et de réhabilitation des voiries urbaines de certaines capitales régionales du Cameroun, l’entreprise CECO SA dit avoir été écartée du marché au profit de son concurrent SOGEA SATOM par le ministre du Développement Urbain et de l’Habitat, Jean Claude Mbouentchou, au motif de ce que l’entreprise est au centre d’un litige au Togo. Malgré l’instruction du ministère des Marchés publics de rétablir CECO SA dans ses droits, Jean Claude Mbouentchou, d’après l’entreprise, persiste dans le dilatoire.

Que se passe-t-il entre le ministère du Développement urbain et de l’Habitat (MINDUH) et le groupement CECO SA/SAMCRETE/CROISIERE BTP ? Retenue dans le cadre d’un appel d’offre international restreint lancé par ledit ministère le 5 avril 2018 dans le cadre de la construction et la réhabilitation des voiries urbaines de certaines capitales régionales du Cameroun telles que Bafoussam (ouest), Garoua (nord) et Bertoua (est), l’entreprise s’est vu écartée du marché au profit d’un de ses concurrents. CECO SA qui a remporté le lot de Bertoua crie à l’injustice et à la mafia. Le marché s’inscrit dans le droit fil du programme C2D-Urbain « Capitales Régionales ». Le C2D c’est le contrat de désendettement et de développement signé entre le Cameroun et la France en 2006.

Tout commence le 22 décembre 2017. Le ministère des Marchés publics autorise le MINDUH à lancer un marché de gré à gré. Le 27 décembre 2017, le MINDUH lance un avis de pré-qualification pour les travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures de voirie et de drainage dans les villes de Bafoussam, Bertoua et Garoua. Le 27 mars 2018, le MINDUH rend public le résultat de l’avis de pré-qualification. 4 entreprises sont sélectionnées : groupement SOGEA SATOM/MAG SARL, groupement CECO SA/SAMCRETE/CROISIERE BTP, groupement RAZEL Cameroun/RAZEL Bec et Arab Contractor.

LIRE AUSSI: Présidentielle d'octobre: prés de 6,6 millions d’électeurs attendus aux urnes

Une voirie en réhabilitation
Le 5 avril 2018, les 4 entreprises sont invitées à soumissionner. Le 3 mai 2018, à l’issue du dépouillement des offres, CECO SA/SAMCRETE/CROISIERE BTP, un groupement d’entreprises togolaise, egyptienne et camerounaise, est sélectionné pour les lots de Garoua et de Bertoua parce qu’il a été la moins disante des 4. Mais coup de théâtre ! Le 15 mai 2018, CECO SA est invité par mail à s’expliquer sur certains litiges dont l’entreprise fait l’objet au Togo. 2 jours plus tard, après avoir apporté des éclaircissements sur le sujet, les inquiétudes ont été balayées et les négociations entre le MINDUH et CECO SA pour un rabais commercial concernant le lot de Bertoua ont abouti à une conciliation.

Le 22 mai 2018, le MINDUH entre en négociation avec SOGEA SATOM/MAG SARL, un concurrent de CECO SA en vue de rendre son offre moins disante après avoir modifié la nature des travaux. Le 30 mai 2018, le MINDUH a attribué le lot de Bertoua à SOGEA SATOM/MAG SARL , 2e entreprise la moins disante, sous le prétexte que CECO SA est en situation irrégulière au Togo. L’entreprise saisit le ministère des Marchés publics pour arbitrage. Après deux réunions tenues à ce ministère les 20 et 30 juillet 2018, le ministre des Marchés publics Abba Sadou décide par lettre N°005145/L/MINMAP/SG/CERD/ST/Pm du 8 août 2018 d’annuler la décision du MINDUH prise le 30 mai portant attribution du lot de Bertoua à SOGEA SATOM et de réattribuer le marché à CECO SA. Malgré cette décision du MINMAP, le MINDUH refuse toujours de s’exécuter.


Le ministre du Développement Urbain et de l’Habitat, Jean Claude Mbouentchou
Cette affaire suscite un certain nombre d’interrogations. Le ministre de l’Habitat, Jean Claude Mbouentcho a-t-il agit de son propre chef ? A-t-il agit sous pression de la « haute hiérarchie » au regard de ce que l’entreprise SOGEA SATOM est une entreprise française et que la France continue à garder la mainmise sur les richesses du Cameroun malgré l’indépendance du pays ? La France qui finance le marché veut-il imposer SOGEA SATOM, filiale du groupe français de BTP Vinci? Les marchés financés sur C2D ne doivent être gagnés que par les entreprises françaises? La tentative de joindre le ministre Jean Claude Mbouentchou s’est avérée infructueuse.