Infos Santé of Tuesday, 5 September 2017

Source: cameroon-info.net

Une femme enfante grâce à un don de spermatozoïdes

Pr Jean Marie Kasia et l'un des nouveaux-n Pr Jean Marie Kasia et l'un des nouveaux-n

Grâce à un don de sperme, un couple a eu son premier enfant vendredi dernier au Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal Biya.

Le couple, qui a requis l’anonymat vu que le sujet est délicat, a tout de même exprimé sa joie de pouvoir enfin avoir un enfant. «C’est un rêve qui devient enfin réalité pour nous. Nous trimions sans succès, quatre années après notre mariage. Nous n’avions même pas d’explication sur les causes de nos échecs pour avoir des enfants», avoue la dame.

Comment en est-on arrivé là ?

Selon le Pr Jean-Marie Kasia, chirurgien gynécologue-obstétricien, administrateur directeur général du Chracerh, dans un couple qui a un problème d’infertilité, il faut toujours rechercher les causes. Celles-ci peuvent être masculines ou féminines.

«Pour ce cas particulier, elles étaient masculines: à partir du spermogramme du monsieur, l’on avait constaté qu’il n’avait pas de spermatozoïdes. En terme médical, on parle d’azoospermie: donc il y a le sperme, mais à l’intérieur, il n’y a pas effectivement le gamète mâle. À partir de ce moment-là, il ne pourrait jamais y avoir de grossesse», a-t-il fait savoir dans une interview accordée à Cameroon Tribune en kiosque lundi 4 septembre 2017.

La solution était donc de faire recours à la technique de la procréation médicalement assistée, mais avec le sperme d’un donneur. «Donc chez cette dame, on a fait un don de sperme et effectivement on a procédé à la fécondation in vitro avec ses ovocytes, d’autant plus qu’elle est jeune. Chez des femmes jeunes, l’on obtient plus facilement des ovocytes à partir de la stimulation», explique le Pr Jean-Marie Kasia.

Don de sperme au Cameroun

La question est mondialement posée. Dans d’autres pays, on a légiféré et il y a des banques de sperme. Là-bas, pas de problèmes: c’est autorisé par la loi, c’est clair et net. Or, les dons de sperme et d’organes dans notre pays attendent encore que le législateur puisse se prononcer. En attendant, nous utilisons des démarches particulières: on s’appuie sur des données scientifiques pour pouvoir obtenir des dons. Mais ce n’est pas aussi simple qu’on le pense.

Confidentialité

Dans ce cas précis, nous avons procédé à un don, mais de façon anonyme. Ici, les dons sont organisés à notre façon. De manière que le donneur ne sache pas à qui il donne et que le receveur ne sache pas non plus qui lui a donné. Bien que cela se faisait naturellement dans nos familles, et nos communautés, avec la science, tel que les gens conçoivent les choses aujourd’hui, on est obligé de passer par des critères précis qui sont morphologiques, génétiques et autres.

Nous rassemblons un faisceau de critères qui permettent que le donneur se rapproche de celui qui va recevoir. Ensuite, nous procédons aux appariements qui nous permettent de trouver à peu près le morpho type qui convient et aussi génétiquement, pour qu’on ne s’éloigne pas trop de ce qui devrait être. Vous voyez que nous sommes pratiquement en train d’inventer notre démarche à nous, mais elle se rapproche plus de l’éthique et c’est différent de ce qu’on voit dans le monde entier.