Cameroun, Medias: Une grande manifestation des journalistes annoncée dès Janvier 2016 :: CAMEROONTelle est la quintessence de la déclaration N°001/BEN/PN/SNJC/2015 du 27 Novembre 2015 après la première réunion du Bureau Exécutif Nationale élu lors du congrès syndical du 30 Octobre 2015.« Les prochains jours seront très mouvementés » apprendra-t-on au sortir de cette première réunion de l’ère Denis Kwebo. D’après l’actuel Président du Bureau Exécutif National du SNJC qui avait déjà planté le décor lors des assises du congrès en déclarant lors de son discours qu’il était inadmissible que les patrons de presse camerounais annoncent depuis années et tous les jours qu’une crise financière sans précédent touche quotidiennement leurs entreprises. Mais hélas ! Constat est fait des productions intarissables de journaux produits et payés comptants chez les imprimeurs pour la production de ces journaux alors que les employés de ces mêmes organes de presse croupissent dans la misère et la précarité ambiante. Loin des salaires réguliers, à la merci de l’achat des consciences, sans planification d’un avenir radieux, sans assurance du lendemain, etc. bref sans projet de vie véritable les professionnels de la plume et de l’audiovisuel sont les propres victimes d’un système qu’ils pensent servir. Confinés pour la grande majorité aux guerres de réseaux qui a gangrené le métier de la communication, les journalistes et auxiliaires de la profession assistent souvent malgré eux à la désinformation voulue du peuple camerounais à grande proportion. Ce peuple, penché au gré des arguments, est balloté vers des versions parfois complètement imbibés d’achats de conscience grâce à la force du Franc Cfa.
Conscient de ce fait et en toute connaissance de cause des maux qui minent ce noble métier, la Fedipresse, qui représente au Cameroun la grande majorité des Editeurs de quotidien, avait déjà pris position par son Président Haman Mana en ces termes lors du Congrès du SNJC : « il y a un complot contre la presse ». Le Directeur de Publication du quotidien Lejour conscient des enjeux de l’heure, voulait par cette déclaration enfoncer le couteau dans la plaie des maux qui minent non seulement les travailleurs des médias mais également le patronat.
Aujourd’hui, les travailleurs des médias, mal payés, ont toujours été accusés de corruption ou d’être des affamés à la solde du moindre billet de banque même lorsqu’ils diffusent des enquêtes ou informations n’arrangeant pas un camp. Ainsi dans une logique de défense des intérêts de ses membres et par ricochet de la profession au Cameroun, le SNJC a tenu à annoncer plusieurs manifestations qui prendront pour départ Janvier 2016. Lire l’intégralité de la déclaration du SNJC
DECLARATION N° 001/BEN/PN/SNJC/2015
LA REGULATION ET L’ASSAINISSEMENT DE LA PRESSE PASSENT PAR L’APPLICATION DE LA CONVENTION COLLECTIVE DES JOURNALISTES ET DES PROFESSIONNELS DES METIERS CONNEXES DE LA COMMUNICATION SOCIALE AU CAMEROUN.
Douala, le 27 novembre 2015. Le Bureau Exécutif National (BEN) du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), tenant ses premières assises d’après congrès, a examiné l’état de la presse nationale, et analysé la situation de précarité qui prévaut dans la corporation des journalistes.
Le BEN a pris acte du caractère unilatéral de toutes les décisions prises par le gouvernement, au mépris du principe de la parité rappelé sans cesse par le SNJC.
Le BEN du SNJC estime que la CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE DES JOURNALISTES ET DES PROFESSIONNELS DES MÉTIERS CONNEXES DE LA COMMUNICATION SOCIALE AU CAMEROUN signée depuis 12 novembre 2005, doit être appliquée et que les travailleurs doivent se mettre en ordre de bataille pour rendre effectif cet acquis de haute lutte.
Alors que les articles 2 et 3 prescrivent la prise d’effet, la durée de la CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE DES JOURNALISTES ET DES PROFESSIONNELS DES MÉTIERS CONNEXES DE LA COMMUNICATION SOCIALE AU CAMEROUN et celle de l’adhésion, de nombreux négriers à la tête de plusieurs entreprises de presse se la coulent douce avec le soutien du gouvernement en refusant sous de fallacieux prétextes à appliquer cet accord. La situation actuelle, est le résultat de l’attitude du Gouvernement qui a constamment couvert de son autorité, tous les manquements à cet accord dont les employeurs se sont rendus coupables.
Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) :
Se déclare solidaire de tous les travailleurs des médias dans sa juste lutte pour exiger l’application sans conditions dès le 1er janvier 2016 de la CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE DES JOURNALISTES ET DES PROFESSIONNELS DES MÉTIERS CONNEXES DE LA COMMUNICATION SOCIALE AU CAMEROUN signée depuis 12 novembre 2005.
Réitère une fois de plus qu’il partage l’intérêt qu’il y a à réguler et assainir la profession par les organes que sont le Conseil National de la Communication (CNC) et la Commission de délivrance de la Carte de Presse (CDCP) à la seule condition qu’ils soient conforme aux prescriptions de la déclaration des droits et des devoirs des journalistes contenus dans la charte de Munich adopté en 1971.
Soutient par conséquence que seul le respect et l’application de la CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE DES JOURNALISTES ET DES PROFESSIONNELS DES MÉTIERS CONNEXES DE LA COMMUNICATION SOCIALE AU CAMEROUN permettra de résoudre considérablement les problèmes que rencontre la presse camerounaise, ce d’autant plus qu’elle va conduire à une autorégulation.
Convie les travailleurs des médias à se tenir prêts pour participer aux manifestations pacifiques de protestations que le syndicat se réserve d’organiser courant 2016 pour exiger l’amélioration des conditions des travailleurs de la presse.
Appelle le peuple camerounais à soutenir la presse dans sa lutte, car visiblement, la démarche consiste à nous ramener à une époque longtemps révolue.
Sollicite une action urgente de la Fédération internationale des journalistes pour arrêter la dérive liberticide du gouvernement camerounais.
Demande au Ministre du Travail et de la sécurité sociale, de prendre toutes les dispositions urgentes pour contraindre les employeurs de la presse à mettre un terme à la clochardisation des journalistes.
Douala, le 27 novembre 2015
P/ Le Bureau Exécutif National
Denis NKWEBO Président
A propos du SNJC
Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) est une organisation professionnelle de défense des droits moraux, matériels et professionnels des travailleurs des médias au Cameroun. Il compte à ce jour, plus de 500 membres
A ce titre, il milite pour la liberté d’expression, l’indépendance des médias et la responsabilité du journaliste. Il est membre de nombre d’organisations nationales, internationales, régionales et sous régionales ayant le même objectif.
Organisation apolitique, créée en 2002 et agréée par le Ministère du travail et de la sécurité sociale en 2003 ; le SNJC se réserve le droit de donner, en tout temps et en tout lieu, l’opinion de ses membres sur toutes les questions publiques pouvant impacter le fonctionnement des médias en général, la vie des journalistes et travailleurs des médias en particulier, aussi bien au Cameroun, en Afrique que dans le monde. Ses moyens d’action sont le dialogue, la négociation, les manifestations publiques et toute autre activité de mobilisation pacifique et démocratique.