Au Cameroun, il est interdit de faire sortir du territoire, et ce jusqu'à nouvel ordre, les produits de première nécessité. Force est de constater que des individus malintentionnés ont balayé du revers de la main cette mesure et continue d'exporter les produits interdits.
C'est suite à ce phénomène que les populations de Garoua - Boulaï ont envoyé une importante lettre de dénonciation à Ngoh Ngoh. Le SGPR est invité à se prononcer afin de sauver la situation.
« Monsieur le Secrétaire Général,
Nous avons l’honneur de vous rendre compte de la mafia à ciel ouvert qui se déroule dans l’arrondissement de GAROUA-BOULAI.
En effet, depuis la signature de la note du Ministre du commerce interdisant l’exportation de certains produits de grande consommation et de première nécessité tels que le riz, l’huile végétale, le sucre, le ciment, etc.
La zone de GAROUA-BOULAI est en ébullition. La mafia qui y est sans cesse croissante nécessite d’être stoppée urgemment. Ça grogne, ça murmure, ça étouffe, ça mijote des soulèvements populaires au sein des populations de cette localité, qui sont sur le point d’exprimer officiellement et brutalement leur ras-le-bol, ceci pour la principale raison qui suit :
Les produits interdits d’exportation continuent de sortir du territoire camerounais vers la Centrafrique au vue et au su de tous les services officiels installés dans la ville, notamment au niveau de la frontière ( Police des frontières, Commissariat de la Surveillance du Territoire, Commissariat Spécial, SEMIL, Brigade Gendarmerie, BIM, BGFT, Commerce…) le comble ici est que ces produits sortent sur la route officielle . Comment se fait-il que les services des Forces de Défense et de Sécurité suscités qui sont sensés mettre en état d’arrestation ceux qui osent défier les instructions de tout un ministre de la République se retrouvent eux mémé acteurs principaux de cet affrontement contre le gouvernement et au cœur d’une telle mafia ?
Nous assistons depuis lors à une ‘’pénurie organisée’’ de tous ces produits dans le marché de Garoua-boulai. Pénurie organisée car, les grands opérateurs économiques de la ville ayant corrompu tous les chefs services, stockent lesdits produits dans des endroits secrets pour les vendre aux plus offrants c’est-à-dire à la RCA au détriment des populations qui voient si mal le fait qu’ils n’en n’ont pas accès, eux même camerounais pendant que le pays voisin en bénéficie allègrement.
Il est à se demander à quoi servent les services de renseignements installés à la frontière ; la surveillance du territoire et la SEMIL… A quoi servent les services de Police (Police des frontières, surveillance du territoire) installés à la frontière devant qui passent dès très tôt le matin des camions de riz, de ciment, d’huile végétale, de céréales etc. quand nous savons tous que la police a pour rôle la Protection des personnes et des biens. Voilà donc ces biens qui sortent du pays malgré l’interdiction, devant le regard complice, corrompu et incompétent de nos forces de sécurité pendant que les populations ne parviennent plus à se nourrir normalement. La seule explication est qu’ils sont tous trempés dans cette mafia.
Ces produits également passent par des pistes dites voies de contournement, tenues par les éléments Du 16e BIM et la Gendarmerie, mais là, on peut dire que c’est la porosité de la frontière, mais c’est plus dangereux quand ce qui est sensé être conservé localement pour le bien des populations sort déjà ou mieux continue de sortir officiellement devant les populations en lamentations.
Au mois d’Avril dernier, tous les chefs service installés à la frontière ont reçu des opérateurs économiques, chacun selon son influence, des sacs de riz, d’arachides, des cartons d’huile etc. et des enveloppes épais d’argent, ceci pour mieux sceller leur bouche et mieux contribuer au mal-être des populations.
Par ailleurs, les nouvelles équipes arrivées depuis un peu plus d’un an au niveau des services de Police a la frontière sont réputées tracassières et vachement cupides. Certains sont accusés de harcèlement sexuel (nous vous reviendrons avec les noms des chefs concernés et les preuves irréfutables) C’est presque devenu des centres d’arnaque où il est imposé jusqu’aux populations transfrontalières autochtones de débourser de l’argent pour ce qu’ils appellent enregistrement. Nous n’avons jamais vécu un tel climat à GAROUA-BOULAI.
Nul ne saurait admettre sauf mauvaise foi que les autorités administrative et municipale ignorent ce qui se passe.
Le climat ici se dégrade, Monsieur le Secrétaire Général, ça sent le soufre, Si rien n’est fait d’ici peu, nous verrons un autre foyer de tensions naitre dans notre pays qui déjà connait assez de problèmes.
Certains responsables de la Police ici font également et personnellement dans l’exportation du riz et ciment qu’ils vendent en Centrafrique malgré toutes ces interdictions. On comprend donc pourquoi aussi nos chefs de service de police sont muets devant cette odieuse situation.
Une enquête mérite d’être enclenchée à propos de toute urgence dans l’arrondissement de Garoua-boulai. Nous vous reviendrons dans la deuxième partie avec tous les noms des coupables avec les sommes d’argent exigées sur chaque article interdit , selon la fréquence de passage, selon le nombre de cargaisons journalières, au besoin avec des images et vidéos a l’appui.
Dans l’Esperance d’une suite favorable, veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de notre profond respect.
Nous vous rendons compte à toute fins utiles pour le bien de tous les camerounais et pour un meilleur respect des instructions gouvernementales et des institutions de la République. »