Un journaliste originaire du Sud Cameroun dénonce des comportements répréhensibles au sein de certaines unités de police de la région. Dans une lettre ouverte adressée à Martin Mbarga Nguélé, Délégué Général à la Sûreté Nationale, il pointe du doigt des cas d'injustice, de corruption et de trafic d'influence.
Selon l'auteur, devenu homme politique, ces pratiques affectent particulièrement les populations vulnérables. Il affirme que "de nombreux citoyens affaiblis et sans défense se sont malheureusement retrouvés coincés dans les mailles de certains mauvais policiers".
Tout en reconnaissant que la majorité des fonctionnaires de police sont "bien formés et affichent des comportements exemplaires", le journaliste insiste sur la persistance de dysfonctionnements graves dans certains services.
Cette dénonciation soulève des questions sur l'intégrité de certaines unités de police dans le Sud Cameroun et appelle à une réaction des autorités compétentes.
Camerounweb vous propose l'intégralité de la lettre
« J’écris cet article en ma qualité de Citoyen et Journaliste Camerounais épris de justice sociale, de paix et de stabilité pour mon pays.
Mon parcours qui aurait pu être celui de certains de mes semblables qui ont choisi l’exil est celui que vous connaissez c’est-à-dire celui du personnage qui recherche inlassablement l’épanouissement total pour chacun de nous. Voilà pourquoi j’ai refusé certaines offres au Cameroun et à l’étranger pour me consacrer de près à l’évolution des situations de vie de nos parents, Frères et Sœurs.
Je suis attaché au plus profond de moi-même à la préservation des valeurs inaliénables qui fondent notre république. Au rang de celles-ci, la consécration de L’Etat de droit, le respect de la séparation des pouvoirs et donc la primauté du droit sur la régulation sociale. Quand la règle de droit est régulièrement bafouée le pays est voué à la perdition et les citoyens abandonnés à leur sort.
Les forces de police gendarmerie en tant qu’auxiliaires de justice qui agissent en amont détiennent de ce fait un réel pouvoir sur les libertés. Attardons-nous sur le cas spécifique de notre police nationale. Sous le règne de l’actuel Délégué Général à la Sûreté nationale, des efforts constants et visibles sont perçus par le grand public qui apprécie les transformations positives à l’intérieur de ce corps.
Nos Fonctionnaires de police sont dans la plupart des cas bien formés et affichent des comportements exemplaires face aux usagers pour certains services exigibles. Cependant persistent toujours des zones où la machine dysfonctionne.
Ces derniers temps dans le Sud, de nombreux citoyens affaiblis et sans défense se sont malheureusement retrouvés coincés dans les mailles de certains mauvais policiers.
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La Division Régionale de la Police Judiciaire du Sud, du temps de l’ancien Commissaire qui commandait cette unité, aujourd’hui affecté à Yaoundé, enregistrait déjà de nombreuses complaintes de personnes qui s’y frottaient.
Aujourd’hui sous l’actuel occupant du poste le Divisionnaire en place, les plaintes n’en finissent pas et personne pour ouvertement dénoncer les pratiques qui y ont cours. Je m’adresse donc tout particulièrement à Martin MBARGA NGUÉLÉ qui dirige les Forces de police au Cameroun en ces termes :
Monsieur Le Délégué Général à la Sûreté nationale, votre belle réputation, sous le magistère du président Paul BIYA, doit être préservée afin de garantir non seulement la paix sociale si chèrement acquise mais aussi la stabilité de nos régions en ces périodes de fragilité.
La police judiciaire en tant que bras séculier du Corps en matière d’enquêtes judiciaires doit servir d’exemple et avoir à la tête des unités des responsables suffisamment qualifiés et parés. Nous sommes en mesure de rapporter à vos services du contrôle des éléments de preuve attestant des faits d’injustice subis par de nombreuses personnes qui sont confrontées aux enquêteurs de la DRPJ et d’autres unités installées à Ébolowa.
Je milite donc ici pour l’avènement d’une Justice juste et le rétablissement des valeurs d’équité, d’humanisme et de rectitude morale parmi les différents segments qui composent la police nationale.
La police doit rester un corps d’élite qui rassure la population et non une association qui recèle en son sein des personnes influençables mûes par l’appât du gain contribuant ainsi à opprimer les plus faibles.
Nous sommes un pays riche en potentiel dont certaines valeurs ne doivent pas être galvaudées et chacun de nous à son corps défendant devrait s’assurer qu’il joue bien sa partition dans une nation en devenir.
Sam Severin ANGO ».