Une jeune kamikaze transportant cinq explosifs a été interpellée dans la nuit de mardi à mercredi dans la localité de Djakana, frontalière du Nigeria, dans la Région de l'Extrême-Nord du Cameroun.

Les autorités camerounaises ont annoncé mercredi 27 avril 2016, l’arrestation d’une jeune kamikaze dans la localité de Djakana, frontalière avec le Nigéria, dans la Région de l’Extrême-Nord. Selon Jeune Afrique, qui relaie l’information, la jeune fille a été «appréhendée par des membres d’un comité de vigilance composé de civils». D’après Midjiyawa Bakari, le Gouverneur de la Région «elle était porteuse de cinq explosifs», apprend-on.

La jeune femme, âgée de 20 ans, a été remise au Bataillon d’intervention rapide - l’unité d’élite de l’armée en première ligne de la lutte contre Boko Haram - pour être interrogée, a ajouté le Gouverneur.

Selon Midjiyawa Bakari, la kamikaze a déclaré être partie du Nigeria en compagnie d’une autre jeune femme et que toutes deux cherchaient des «lieux de regroupement» pour se faire exploser. «Nous avons organisé une battue pour retrouver la seconde kamikaze, mais, comme la zone n’est pas très loin du Nigeria, elle a dû se replier» au Nigeria, a affirmé le Gouverneur à Jeune Afrique.

Pour empêcher d’éventuels attentats-suicides planifiés dans l’Extrême-Nord du pays par le groupe islamiste nigérian, les autorités camerounaises s’appuient depuis plusieurs mois sur des comités de vigilance constitués de volontaires de localités frontalières. Leurs alertes ont déjà permis de déjouer plusieurs attentats grâce à un «dispositif efficace» de motos, sifflets et détecteurs de métaux mis à la disposition des habitants, selon Midjiyawa Bakari.

Fin mars, deux autres kamikazes avaient ainsi été arrêtées dans la Région avec l’aide des comités de vigilance, dans la localité de Limani. L’une d’elles, stoppée avec une ceinture de 12 kg d'explosifs, affirmait faire partie des 219 lycéennes enlevées en avril 2014 à Chibok, au Nigeria, par les islamistes armés de Boko Haram.

Par la suite la Fondation Murtala Muhammed (MMF), chargée de vérifier l’identité de la jeune fille par la présidence nigériane, a assuré qu’elle, et une femme également détenue, «ne correspondent à la description d’aucune des filles disparues de Chibok».