Pour Ni John Fru Ndi, le leader du Social Democratic Front, une élection anticipée de Paul Biya déboucherait «sur la guerre civile» au Cameroun.
Le 6 février dernier, Ni John Fru Ndi Chairman du Social Democratic Front (SDF) a donné sa position quant à la tenue d’une élection présidentielle anticipée au Cameroun. « Le Président de la République, Paul Biya, par ailleurs président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), ne devrait plus se permettre de modifier certaines dispositions de la constitution, à l’effet de s’éterniser au pouvoir. Car, un tel acte provoquera des troubles sociaux inimaginables, susceptibles de déclencher la guerre civile au Cameroun », a martelé Ni John Fru Ndi.
Pour le Chairman du plus grand parti de l’opposition du Cameroun, les appels à candidature qui fusent de part et d’autres ne sont pas anodins. Leur objectif c’est d’arriver à la révision de la constitution. Outre ceci il ajoute que ce « ne sont rien d’autres que des actes de provocation, savamment orchestrés par des assoiffés de pouvoir irresponsables, qui ne pensent qu’à préserver leurs intérêts égoïstes ».
Au cours de la cérémonie des vœux du Chairman, il mentionne dans son discours les tensions qui existent entre les militaires de la localité de Wum aux populations. Ni John Fru Ndi indique avoir eu un entretien avec Joseph Beti Assomo ministre de la défense et René Emmanuel Sadi ministre de l’administration territoriale. « Je leur ai demandé de dire à Paul Biya, et avec insistance de ne pas organiser des élections présidentielles anticipées, étant donné qu’elles pourraient plonger le pays dans la guerre civile ». Selon des sources présentes sur les lieux, la rencontre s’est faite à l’aéroport de Bamenda après la descente de ces deux personnalités qui avaient été dépêché à Wum par le Chef de l’Etat pour mettre fin aux tensions existant entre les populations et l’armée.
Ni John Fru Ndi précise que le Cameroun doit plutôt se concentrer sur les défis auxquels qui il fait face à l’heure actuelle. A savoir entre autres le maintien de la paix, la scolarisation. « Nos grandes priorités de l’heure, c’est l’insécurité dans le Grand Nord du pays et dans la région de l’Est, où nos enfants sont incapables d’aller à l’école ; et ont pris un sérieux coup, suite aux attaques terroristes perpétrées par Boko Haram, couplées à l’entrée massive des réfugiés dans le pays ».
Cette cérémonie s’est révélée être également le lieu indiqué pour Ni John Fru Ndi qui s’est excusé auprès de ses militants. Un pardon par rapport au « tort qu’il aurait commis en 2015».