En visite à Yaoundé, le sénateur des français de l’étranger, Jean Yves Leconte, a annoncé ce dimanche 13 décembre 2015 au cours d’une rencontre avec la presse que l’avocate française d’origine camerounaise incarcérée à Yaoundé a introduit une demande de grâce présidentielle.
S’achemine t-on vers une libération prochaine de Me Lydienne Yen Eyoum ? Les propos du sénateur des français de l’étranger ce dimanche 13 décembre 2015 à Yaoundé face à la presse le laisse croire en tout cas. D’après Jean-Yves Leconte, l’avocate française d’origine camerounaise Me Lydienne Yen Eyoum a introduit une demande de grâce présidentielle : « je penses qu’elle l’a déjà fait », a certifié le parlementaire français à la question d’un journaliste de savoir si Me Eyoum avait entrepris une démarche dans ce sens.
Toutefois, des interrogations demeurent sur le type de grâce présidentielle que sollicite l’avocate française, cette dernière étant plutôt favorable à une grâce amnistiante. Les propos du sénateur français laissent croire qu’il s’agit bien de celle-là :
« je sais qu’elle est en prison, elle veut être en liberté, elle est reconnue coupable mais elle se considère comme innocente, une démarche qui lui permettrait d’être graciée puis considérée comme innocente est à l’évidence ce qui lui convient le mieux », indique Jean Yves Leconte.
Libération avant les fêtes de fin d’année ?
Face aux hommes de médias, le sénateur français des étrangers a émis le souhait que Me Lydienne Eyoum passe les fêtes de fin d’année auprès des siens : « nous sommes la mi-décembre, c’est bientôt Noël, ce sont les fêtes de fin d’année et c’est toujours difficile lorsqu’on n’est pas auprès des siens et en liberté et c’est la raison pour laquelle c’était important pour moi à l’occasion d’une visite bilatérale plus large pour rencontrer la communauté française, de la saluer et de lui dire combien je pensais à elle, en même temps j’étais confiant qu’elle pourra recouvrer rapidement la liberté », explique le parlementaire français qui a rencontré l’avocate ce samedi 12 décembre à la prison centrale de Kondengui.
Nul doute, à l’aune des déclarations de Jean Yves Leconte, que la libération de Me Lydienne Eyoum se profile à l’horizon et qu’elle pourrait intervenir avant les fêtes de fin d’année. Lors de la visite du président français François Hollande au Cameroun le 3 juillet dernier, l’affaire Me Lydienne Eyoum a été abordée. A ce propos, le président camerounais Paul Biya s’était montré favorable à la libération de Me Lydienne Eyoum si elle en émettait le souhait : « je verrai ce que je pourrai faire si tel est le souhait de l’intéressée (Me Eyoum, ndlr). Et si la constitution me donne les moyens de faire quelque chose, c’est de bon cœur que je le ferai le moment venu ».
Dépens
Incarcérée à la prison centrale de Kondengui depuis janvier 2010, Me Lydienne Yen a été condamnée à 25 ans de prison par le tribunal criminel spécial anti-corruption le 26 septembre 2014. La Cour suprême a confirmé cette peine le 9 juin dernier. L’avocate française est accusée d’avoir courant décembre 2004 détourné 1, 077 milliards de F CFA dans le cadre du recouvrement d’une créance dûe par la banque Sgbc à l’Etat du Cameroun.
L’accusation reproche à l’avocate de l’Etat qu’elle fût d’avoir conservé cet argent par devers elle plutôt que de le reverser au Trésor public. Mais selon ses avocats, il s’agit des dépens qui lui revenait de plein droit parce qu’ils lui ont été conférés par une décision de justice rendue le 14 décembre 2004 par le Tribunal de première instance de Douala. Cette décision, d’après les conseils de Lydienne Eyoum a été rendue au détriment de la banque à laquelle revenait la charge de supporter lesdits dépens. Il ne s’agit donc pas de deniers publics, soutiennent-ils.