Actualités of Wednesday, 4 October 2017

Source: cameroon-info.net

Une majorité d’anglophones est pour l’indépendance- Me Akéré Muna

Me Akéré Muna appelle Paul Biya à s'impliquer dans le problème anglophone Me Akéré Muna appelle Paul Biya à s'impliquer dans le problème anglophone

L’avocat camerounais de renom a donné son point de vue sur les problèmes rencontrés par les ressortissants des deux régions en crise, et sur les frustrations vécus par ceux-ci.

Ce mercredi 4 octobre 2017, Me Akéré Muna, avocat au Barreau du Cameroun, s’est exprimé sur la crise anglophone sur les antennes de Radio France Internationale (RFI).

A la question de savoir si les velléités indépendantistes sont partagés par toutes les populations anglophones vieux, anciens et jeunes, Me Akéré Muna estime que «les plus jeunes se trouvent dans une situation qu’ils pensent être sans issue, et que l’indépendance serait une solution, tandis que ceux qui sont entre les deux générations ont plutôt des arguments de contexte et pensent que l’union peut encore être perfectionnée ». Le juriste qui croit au perfectionnement de cette union, estime qu’il existe à ce titre un faussée générationnel entre ces deux franges de la population.

Par ailleurs, Me Akéré Muna estime que si un référendum posait la question de l’indépendance de la partie Anglophone «OUI» ou «NON», «70/100 de la population maintenant est une population jeune, donc moins 30 ans, on aura une majorité qui dira «Oui» pour l’indépendance ».

Plus loin, l’avocat au barreau du Cameroun pensent que les indépendantistes ne sont ni armés, ni structurés. Mais qu’il s’agit plutôt d’un « mouvement spontané que les gens tentent de captiver pour être à la tête. On a vu en Tunisie, au Burkina, en Egypte que c’est un mouvement de foule qui exprime un ras-le-bol », explique Me Akéré Muna. «Il y a des gens qui par la suite, ont décidé de se présenter comme le visage du mouvement, et qui ont été adoptés par les uns ou les autres».

Au sujet du leader de ce mouvement, Me Akéré Muna dit ne pas le connaître, et pense qu’en ce qui concerne les réclamations, bien qu’il soit à l’extérieur du pays, beaucoup l’on adopté comme tel. Au micro de RFI, l’avocat rejette l’idée selon laquelle la crise anglophone aurait quelques racines ethniques, mais pense plutôt qu’elle émanerait d’une frustration.

En outre ; Me Akéré Muna se présente comme étant «le camerounais qu’on aurait souhaité » parce que, né dans la partie anglophone mais ayant exercé toute sa carrière dans la partie francophone. A sujet de l’appartenance aux groupes francophone ou anglophone, il pense d’ailleurs que c’est faisable de gérer ces deux franges en respectant l’une et l’autre. «Mais à cause de la médiocrité des autres, on pense qu’on gagne dans la division. Les anglophones me trouvent anglophone et les francophones me trouvent francophone» rajoute-t-il.

Me Muna croit fermement que si l’on continue de cacher l’histoire au camerounais, ça pourrait mettre en péril la paix qui est chère au pays. Lui qui a dû attendre 3 ans pour être avocat au Cameroun alors qu’il exerçait déjà comme tel à Londres. Et ce, juste parce qu’il était anglophone.

Pour Me Muna la solution à ce problème résiderait à l’implication personnelle du Président de la République, qui selon lui devrait écouter au-delà des analyses de ses collaborateurs immédiats.