L’édition 2015 s’est célébrée samedi dernier à Mokolo dans l’Extrême-Nord. La situation humanitaire au Cameroun est des plus préoccupantes du fait du nombre sans cesse croissant des réfugiés et des déplacés internes.

A cause de la crise socio-politique en RCA, de l’insécurité créée par les exactions de la secte Boko Haram et des catastrophes naturelles, quatre régions du Cameroun (Est, Adamaoua, Nord et Extrême-Nord), sont actuellement identifiées comme étant exposées à des situations d’urgence et concentrent la plupart des personnes vulnérables du pays.

Pire, les populations vulnérables des régions du Nord et de l’Extrême-Nord qui doivent encore affronter les aléas climatiques, ont un accès limité aux services sociaux de base. C’est cette situation de vulnérabilité extrême qui a motivé la délocalisation de la célébration de l’édition 2015 de la Journée mondiale de la population (JMP) à Mokolo, chef-lieu du département du Mayo-Tsanaga dans la région de l’Extrême-Nord.

Avec pour thème de réflexion, « Les populations vulnérables en situation d’urgence ». Cette célébration a permis au gouvernement camerounais et ses partenaires au développement d’apprécier les actions en faveur des populations vulnérables. La région de l’Extrême-Nord est dans une situation particulière.

Elle compte actuellement plus de 74 000 réfugiés nigérians ayant fui les exactions de la secte terroriste Boko Haram. Plus de 41 000 de ces réfugiés sont regroupés au Camp de Minawao à une quinzaine de kilomètres de Mokolo.

Les attaques de cette organisation nébuleuse ont contraint également les populations des localités camerounaises des départements du Logone et Chari, du Mayo-Sava et du Mayo-Tsanaga, limitrophes avec le Nigeria, à chercher un abri dans les zones les plus sécurisées de la région.

Pour cette édition de la JMP, la mobilisation des agences du système des Nations Unies au Cameroun a été exceptionnelle. A travers une gamme d’activités en lien avec les personnes en situation d’urgence, elles ont organisé un forum sur l’assistance aux personnes en situation d’urgence.

Sous la coordination des responsables du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, il s’est agi à travers des causeries éducatives et des activités sportives, de la recherche d’une meilleure adéquation entre les besoins des populations vulnérables en situation d’urgence et les moyens mobilisés par le gouvernement camerounais et les partenaires multilatéraux.

Le préfet du département du Mayo-Tsanaga a mis en relief les multiples actions déployées par le Cameroun pour soulager les souffrances tant des réfugiés que des déplacés internes. Raymond Roksbo a cité à grands traits les réalisations du plan d’urgence de l’éducation prescrit par le chef de l’Etat pour renforcer les infrastructures scolaires dans les zones affectées par le conflit, entre autres.

Cette cérémonie a été marquée par la remise des dons aux réfugiés et aux personnes déplacées. Des produits vivriers et des équipements médicaux, notamment.