Le trajet Yaoundé-Douala, c’est un peu comme un safari : embouteillages, cratères lunaires, et une aventure garantie à chaque voyage. Pourtant, depuis 2014, on nous a promis une autoroute digne de ce nom. Résultat ? 60 km posés en dix ans pour la modique somme de 400 milliards FCFA. Du béton à prix d’or.

Mais rassurez-vous, le ministère des Travaux publics revient avec une nouvelle promesse : 141 km supplémentaires, moyennant… 1 000 milliards de FCFA. Oui, mille. Mille milliards pour faire moins de la moitié du trajet restant. C’est plus cher qu’un aller-retour sur la Lune.

L’ingénieur Augustin Kouam, qui ne mâche pas ses mots, parle de gaspillage de fonds publics. Il dénonce des projets mal pensés, des appels d'offres aussi gonflés que les pneus des 4x4 ministériels, et des kilomètres d’autoroute plus chers qu’au Kenya, au Ghana ou même en Côte d’Ivoire où Abidjan-Yamoussoukro a été bouclé en trois ans. Ici ? On mise sur une livraison… en 2028. Si tout va bien.

Akere Muna, quant à lui, lâche le mot qui fâche : scandale de corruption. Pour lui, l'absence d'autoroute entre les deux plus grandes villes du pays est une honte nationale. Mais au gouvernement, on tente de justifier : "les mille milliards, c’est aussi pour les études". Oui, probablement les mêmes études qu'on refera une fois les fondations coulées de travers.

Bref, au Cameroun, l’autoroute avance lentement… mais sûrement vers un gouffre financier.