Une vaste zone de forêt tropicale dans le sud-est du Cameroun est en train d'être déboisée par l'entreprise française Rougier sans le consentement de ses habitants autochtones appartenant à la communauté pygmée Baka, affirme mercredi l'ONG Survival International.
Une vaste zone de forêt tropicale dans le sud-est du Cameroun est en train d'être déboisée par l'entreprise française Rougier sans le consentement de ses habitants autochtones appartenant à la communauté pygmée Baka, affirme mercredi l'ONG Survival International.
Les Baka sont un peuple de chasseurs-cueilleurs qui vivent dans les forêts tropicales du bassin du fleuve Congo depuis des générations.
"L'exploitation de leurs forêts par des entreprises telles que Rougier détruit l'environnement dont ils dépendent pour leur subsistance", accuse Survival dans un communiqué qui affirme que ce déboisement d'une zone de 600.000 hectares se fait "sans le consentement des communautés baka qui y vivent".
Selon cette ONG de défense des peuples indigènes, l'entreprise française d'exploitation forestière est "partenaire officielle du Fonds mondial pour la nature (WWF) dans le cadre du Global Forest & Trade Network (GFTN), une initiative du WWF pourtant destinée "à promouvoir la bonne gestion forestière et le commerce responsable".
Le groupe Rougier, basé à Niort, est spécialisé dans la transformation et le négoce des bois tropicaux et exotiques. Contacté par l'AFP depuis Libreville, l'entreprise française estime qu'il "s'agit d'accusations graves".
"Nous avons été informés ce matin de ce communiqué et sommes actuellement en discussion avec notre partenaire WWF pour apporter une réponse appropriée", a déclaré le directeur de la communication Paul Emmanuel Huet, affirmant que son entreprise, réputée pour sa gestion durable des forêts, a "des engagements stricts" concernant le "consentement des autochtones".
Le WWF opérant au Cameroun était injoignable mercredi après-midi.
Survival International a déjà dénoncé dans le passé "l'expulsion de leurs terres ancestrales" des Pygmées par les brigades anti-braconnage "soutenues et financées" par le WWF dans le sud-est du Cameroun.
La loi camerounaise considère souvent les Baka comme des braconniers "lorsqu'ils chassent pour nourrir leurs familles", affirme l'ONG.