La Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) traverse une crise financière majeure. Selon des informations révélées par le journaliste Boris Bertolt, son président aurait sollicité un nouveau prêt de 2 milliards FCFA auprès de la banque UBA, qui cette fois manifeste de sérieuses réserves quant à la capacité de remboursement de l'institution.
Cette demande intervient dans un contexte particulièrement délicat. La FECAFOOT fait face à un assèchement de ses sources traditionnelles de financement : l'État camerounais, principal bailleur, aurait pris ses distances avec l'institution, tandis que la FIFA aurait gelé ses appuis non essentiels en raison d'impayés dans plusieurs litiges. Les fonds provenant des sponsors majeurs (MTN, Orange, SABC) servent déjà de garantie pour diverses opérations bancaires.
Un précédent prêt du même montant avait été accordé par UBA en 2022, avant le Mondial au Qatar, avec comme garantie les fonds de MTN destinés aux championnats Elite One et Two. Cette situation explique notamment pourquoi les clubs ne perçoivent pas directement leur quote-part du sponsoring, les fonds étant retenus à la source par la banque.
Cette fois-ci, UBA se montre plus exigeante. La banque réclame non seulement des garanties financières renforcées, mais également une validation par l'Assemblée générale de la FECAFOOT. La proposition d'hypothèque sur le titre foncier du siège en construction a été rejetée, et MTN n'aurait toujours pas fourni l'attestation de virement irrévocable demandée.
Plus préoccupant encore, il apparaît que la FECAFOOT aurait simultanément entrepris une démarche similaire auprès d'ECOBANK pour le même montant, utilisant les mêmes garanties. Cette révélation a considérablement accru la méfiance d'UBA, qui considère désormais le risque comme trop élevé.
Cette situation financière précaire soulève des inquiétudes quant à la capacité de la FECAFOOT à assurer ses obligations fondamentales, y compris le paiement des salaires de ses employés. À quelques mois des prochaines élections fédérales, ces difficultés financières pourraient avoir des répercussions significatives sur l'avenir du football camerounais.