Malgré les investissements colossaux consentis par les pouvoirs publics, notamment sous le septennat 2011-2018 du président Paul Biya, le déficit énergétique continue de peser lourdement sur l’économie et les populations camerounaises. Avec des infrastructures souvent insuffisantes, une gestion inefficace et une demande en constante augmentation, les coupures d’électricité intempestives affectent les ménages, les entreprises et les services publics. Les conséquences sont multiples : perturbations du quotidien, pertes économiques, difficultés d’accès à l’eau potable, risques pour la santé et incendies fréquents. Alors que des projets phares comme les barrages de Lom-Pangar et de Memve’ele ont été lancés, leur impact reste limité face à une crise énergétique qui semble s’enliser, mettant en lumière des défis structurels et de gouvernance.
MALGRÉ LES COLOSSAUX INVESTISSEMENTS CONSENTIS: LE DÉFICIT ÉNERGÉTIQUE PERDURE DANS NOTRE PAYS, AVEC DES CONSÉQUENCES GRAVES POUR L'ÉCONOMIE ET LES POPULATIONS.
Incendies déclenchés dans les édifices publics, dans des domiciles privés, appareils électroménagers endommagés, usines et activités à l'arrêt, matériels médicaux dans les hôpitaux endommagés, pertes en vie humaines, tous ces incidents que connaît notre pays, coupures d'eau, sont les conséquences d'un DÉFICIT ÉNERGÉTIQUE et d'une INSTABILITÉ de notre réseau électrique.
Dans son septenat 2011-2018 axé sur LES GRANDES RÉALISATIONS, avec le soutien de nos partenaires bilatéraux, notamment la République populaire de Chine, le President Paul Biya a consacré d'énormes efforts et sacrifices pour résorber le problème de déficit énergétique que connaît notre pays.
3 Grands Chantiers stratégiques ont par ailleurs été initiés, à savoir:
●Le Projet HYDRO MEKIN (15MW), d'un coût de construction d'environ 40 milliards de francs CFA.
●Le Projet du Barrage de Lom-Pangar (30MW) d'un coût de près de 300 milliards de francs CFA.
●Le Projet du Barrage Hydroélectrique de Memve'ele 211MW, d'un coût de construction avec lignes de transport estimé à 383 milliards de francs CFA.
C'est au total près de 1000 milliards de francs CFA, qui ont été investis entre 2011 et 2020 dans le secteur de l'électricité par les pouvoirs publics.
●Hormis la région de l'Est, dont les besoins sont satisfaits depuis 2024 avec les 30 mégawatts (MW) supplémentaires du barrage hydroélectrique de Lom-Pangar, et hormis les trois régions du Nord où l'offre est suffisante suite à la mise en service des centrales solaires photovoltaïques de Maroua (15 MW) et de Guider (15 MW) en septembre 2023, les six régions couvertes par le traditionnel Réseau Interconnecté Sud (RIS) connaissent depuis plusieurs mois des coupures d'électricité intempestives.
En bref, les niveaux d’eau actuels sont, entre autres, le résultat de la baisse de l’hydrologie sur le fleuve Ntem en cette saison sèche. De ce fait, l’aménagement hydroélectrique de Memve’ele, censé produire 211 MW, ne fonctionne pas à plein régime car le débit d’eau a considérablement diminué.
Au total, selon des sociétés énergétiques bien connectées, le déficit actuel oscillerait entre 100 et 140 MW, voire plus, en cas de sécheresse plus sévère et prolongée dans le bassin du Ntem. Pour atténuer la crise, une source au ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee) affirme qu’il s’agit de « solliciter toutes les centrales thermiques dans la limite des stocks disponibles ».
De ce fait, préserver l’équilibre global du système nécessite un rationnement tournant qui s’effectue avec des impacts négatifs sur les ménages, les administrations et les entreprises du secteur productif. Eneo Cameroon prévient que « la durée moyenne de la rotation pourrait être allongée ou réduite, en fonction de l'augmentation ou de la diminution du déficit de production en temps réel ». En pratique, il faut faire pression sur 20 à 25 grandes entreprises industrielles pour qu'elles se retirent partiellement le soir, lorsque la demande des ménages est la plus forte. « Un retrait d'environ 50 MW des entreprises industrielles de la région du Littoral.
Ainsi, de nombreux retards dans la mise en service des infrastructures énergétique tels que les Barrages, des malfaçons dans leur conception, les problèmes de gestion inefficace de celles existantes et les détournements de fonds sont les causes de la non réduction de notre déficit énergétique, qui demeure un problème complexe qui résulte de plusieurs facteurs, malgré les investissements réalisés par les pouvoirs publics. Parmi les principales causes, on peut citer:
1. INFRASTRUCTURE INSUFFISANTE: Les infrastructures de production et de distribution d'énergie, notamment les barrages hydroélectriques, sont souvent obsolètes ou insuffisantes pour répondre à la demande croissante en énergie électrique de notre pays.
2. GESTION INEFFICACE: La gestion des infrastructures de production, de distribution et des ressources énergétiques peut être affaiblie par la corruption, le manque de maintenance adéquat et d'investissement dans les infrastructures existantes.
3. DEMANDE CROISSANTE: La demande en électricité augmente avec la croissance démographique et économique, ce qui met une pression supplémentaire sur un réseau déjà surchargé sur lequel, les administrations concernées ne déploient pas assez d'efforts pour y remédier.
LES CONSÉQUENCES DE CE DÉFICIT ÉNERGÉTIQUE SONT MULTIPLES:
1. IMPACT SUR LES POPULATIONS:
De nombreux Camerounais souffrent de coupures de courant fréquentes, ce qui perturbe leur quotidien, limite l'accès à l'éducation, et affecte les activités économiques.
2.CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES:
Les entreprises, surtout petites et moyennes, subissent des pertes dues à des interruptions de service, ce qui nuit à la productivité et à l'attractivité de l'économie Camerounaise.
3. DISTRIBUTION DE L'EAU POTABLE:
Les systèmes de pompage et de distribution d'eau dépendent le plus souvent de l'électricité. Les coupures d'électricité entravent l'accès à l'eau potable, aggravant les problèmes de santé publique.
4. SYSTÈME DE SANTÉ :
Dans les hôpitaux et centres de santé, le manque d'énergie peut compromettre les soins aux patients, notamment en limitant l'utilisation d'équipements médicaux essentiels. Cela peut avoir des conséquences graves sur la santé des malades, en particulier pour ceux nécessitant des soins d'urgence, notamment des scanners médicaux, des dialyses, de échographies, des analyses médicales...
5. RISQUES D'INCENDIE:
Le retour brusque du courant électrique peut provoquer des surtensions, endommageant les appareils électriques et causant des incendies dans les habitations et les édifices publics, comme cela a été le cas de la mairie de Yaoundé 6, du Ministère des Finances Cameroun.... Ce qui constitue un risque majeur pour la sécurité des ménages.
A l’observation, cette autre crise énergétique, comme toujours, met à mal les agents économiques : ménages, administrations publiques, entreprises privées… Alors que les ménages sont déprimés, avec parfois des appareils électroménagers grillés à cause des surtensions alors que l’énergie instable revient avec plus de force, les industriels ne peuvent plus honorer les commandes et leur compétitivité s’effrite. André Tueté Kouam, président du comité de soutien aux PME du Gicam, devenu Gecam après sa fusion avec E. Cam, précise qu’« entre 15 et 30 % du chiffre d’affaires des entreprises impactées s’évapore en ce moment. Dans le domaine de la fabrication de produits en plastique, la situation est plus grave car on ne peut pas se permettre des variations de tension même de cinq volts, sinon il faut tout recommencer. Résultat, les usines fonctionnent avec des groupes électrogènes. Ce qui augmente leurs coûts (carburant, maintenance) et nuit à leur compétitivité et à l’attractivité du pays ». Il ajoute que « lorsque nous sommes sur un marché où il y a des concurrents avec des coûts de production extrêmement bas, nous sommes battus à plate couture. Nous perdons des clients au profit de nos concurrents asiatiques qui, malgré la distance, sont plus compétitifs ».
En fait, le déficit énergétique entraîne des pertes...
Shance Lion