Conçu lors d’un viol collectif, l’enfant a une santé fragile depuis sa naissance. Son état a contraint la jeune mère sans revenus fixes, à tout abandonner pour s’occuper courageusement de son fils.
Drame
C’est lors d’une soirée d’anniversaire à Messassi dans le premier arrondissement de Yaoundé, au lieu-dit « entrée CNPS » que Jolivette a été sexuellement agressée par des inconnus. Ce jour-là elle perdait sa virginité et tombait enceinte.
LIRE AUSSI: Ambazonie : Atangana Nji promet l'enfer à la diaspora anglophone
"J'avais accompagné ma sœur jumelle à l'anniversaire de son amie. C'était le 12 mai 2017. Lors de la soirée j'avais pris une bière que je n'ai pas pu achever par ce que je n'aime pas l'alcool. Ma sœur était partie sans me prévenir. J'ai appelé ma sœur mais son téléphone ne sonnait pas. Après avoir supplié sans suite plusieurs personnes présentes à la soirée, j'ai pris sur moi de rentrer toute seule", déclare Jolivette.
Sur le chemin du retour, Jolivette est violemment frappée sur la tête, « j’ai reçu un coup violent sur la nuque. Je me suis effondrée et c’est vers 4 heures du matin que je me suis réveillée. A mon réveil, je ressentais des douleurs au bas ventre. Je n’arrivais plus à me mettre debout. Je rampais pour rejoindre le goudron mais un conducteur de moto qui passait par là est allé me déposer à l’hôpital gynéco, j’ai informé ma mère », poursuit la jeune dame.
Lors de l’agression la jeune fille entendait plusieurs voix, dont une résonne encore, « Moustapha laisse, voilà les gens qui arrivent. Tires-la par ici », se souviens Jolivette.
Après l’agression la jeune fille continue d’avoir un cycle normal. Elle est loin d’imaginer une grossesse.
LIRE AUSSI: Hôpital central de Yaoundé: affaires des femmes séquestrées, le Directeur dément!
« J’avais normalement mes règles mais aussi fréquemment des maux de têtes. Trois mois après ma mère et moi sommes allées au centre de santé Espoir du carrefour Sorcier. C’est là où une infirmière m’a dit que j’étais enceinte de trois mois. Je n’en revenais pas puisque je n’avais jamais eu de rapports sexuels », souffle la jeune fille.
Calvaire
Pour préparer sa layette, Jolivette reçoit un petit fonds de sa sœur ainée. Elle se met au commerce d’arachides. Les petites économies qu’elle tire de son commerce lui permettent de préparer l’arrivée de son enfant.
Avant l’arrivée de son fils, Jolivette va passer tous les examens médicaux. Elle craignait surtout le VIH dont le résultat va s’avérer négatif.
6 mois plus tard, elle accouchera à l’hôpital de la Cité Verte.
« Depuis sa naissance mon fils souffre de la rate et du manque de sang. J’ai besoin d’aide. Je dois l’amener chaque semaine à l’hôpital », ajoute Jolivette.